La Déclaration qui sort des forets à Libreville – Enviromonde
Après deux jours de travaux et de réflexions, les parlementaires d’Afrique Centrale ont formulé une Déclaration de Libreville qui vise la gestion durable des écosystèmes forestiers, la lutte contre les changements climatiques, ainsi que la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. Des sessions de brainstorming et des huis-clos au palais Léon MBA, l’assemblée nationale du Gabon, ont permis aux députés et sénateurs de faire cette Déclaration qui va être un guide jusqu’aux prochaines Cop biodiversité et changement climatique.
Au regard des engagements internationaux en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle et du Traité de 2005 relatif à la conservation et à la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale instituant la Commission des Forets d’Afrique Centrale et le Plan de Convergence subséquent, l’honorable Jean Jacques Zam, Coordonnateur régional du REPAR, le Réseau des parlementaires d’Afrique Centrale pour la gestion des forêts, et ses pairs d’Afrique Centrale ont été clairs: il faut la mise en place de politiques fortes pour sauver les forêts du Bassin du Congo.
C’est une impérieuse nécessité que de conserver et de gérer durablement les écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale, qui constituent une richesse naturelle importante pour les générations présentes et futures et un patrimoine pour l’humanité. Malgré les efforts déployés par les Parlements de la Sous-région pour répondre aux objectifs de conservation et de gestion durable ainsi que les acquis importants déjà obtenus, malgré le rôle central des Parlementaires dans l’accomplissement des efforts de conservation et de gestion durable, notamment via la production des lois, le contrôle politique et la diplomatie parlementaire , la réalité des changements climatiques s’impose. La sous-région est aujourd’hui sujette à des menaces inédites telles que l’assèchement du Lac Tchad et l’avancée du désert. Pourtant la gestion durable des ressources forestières peut contribuer de façon plus significative au développement économique, social et culturel des pays de la Sous-région ainsi qu’à la protection de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des Peuples.
Il ya en ce moment une réforme institutionnelle en cours au sein de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), avec des implications en matière d’action parlementaire. De ce fait les parlementaires membres du REPAR s’engagent une nouvelle fois à militer au plan international, en faveur d’une meilleure reconnaissance du Bassin du Congo comme principal poumon de la biosphère et à finaliser l’institutionnalisation du mécanisme de financement durable de la CEEAC et de développement communautaire. Tout comme faut développer dans les pays d’Afrique centrale des capacités endogènes leur permettant de mettre en place un mécanisme d’accès à la finance climatique et associer les Parlementaires et encourager la mise en place du Parlement de la Communauté en s’appuyant sur les Réseaux Interparlementaires existants.
Dans l’ordre des recommandations, l’équipe de Jean JacquesZam propose en outre de donner au REPAR-AC mandat d’appuyer les Parlements membres en matière de gestion durable des forêts et de l’environnement pour un meilleur rendement de l’action parlementaire dans ce domaine ; de veiller à associer et à intégrer les Collectivités territoriales à la gouvernance forestière de chacun des Etats en utilisant les moyens législatifs et réglementaires à leur disposition, et surtout de renforcer les communautés en vue de permettre l’amélioration de l’accès à la finance climatique, notamment en associant les Parlements.
Les parlementaires travaillent en étroite collaboration avec les Bailleurs de Fonds, les Partenaires au Développement et d’autres parties prenantes. A cet effet la Déclaration de Libreville se propose de renforcer le dispositif d’accompagnement des actions sous régionales en matière de conservation, de gestion durable des ressources forestières, de lutte contre les changements climatiques et de prise en compte des problématiques émergentes ; de soutenir la mise en place d’un Programme régional de développement de la diplomatie environnementale parlementaire et d’un Programme d’appui au développement des textes et du droit de l’environnement et des ressources naturelles. De soutenir l’élaboration des stratégies et des lois communautaires sur le développement rural et d’apporter au REPAR-AC les appuis nécessaires pour l’élaboration et la mise en œuvre des programmes parlementaires, notamment en matière de conservation de la biodiversité, de gestion durable des forêts, de lutte contre la désertification, de prévention des conflits Homme-Faune, de criminalité faunique, de lutte contre les changements climatiques et la promotion du One Health, de la foresterie urbaine, de l’agroforesterie…etc Et enfin de multiplier les activités de renforcement des capacités des Parlementaires en matière environnementale et forestière.
En dehors des questions de gestion durable des forêts Les Parlementaires ont également planché sur les questions de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Ainsi, le nouveau Bureau mis en place au cours de cette 3ème Conférence internationale a été invité a mettre ce question comme priorité dans l’agenda des grands rendez-vous internationaux et à poursuivre et intensifier le partenariat avec les organisations du Système des Nations Unies, dont la FAO, les organisations sous-régionales, notamment la CEEAC, en vue d’accompagner les Etats de la sous-région à atteindre les objectifs et respecter les engagements internationaux en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Il est aussi question d’instaurer un dialogue tripartite, gouvernement, parlement et partenaires techniques et financiers pour faire l’évaluation des politiques publiques en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle, puis mettre en place un Programme sous régional des Parlementaires sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Comm