Sommet Action Climat 2019 : l’Afrique demande des mesures plus concrètes
Les dirigeants de la planète se sont réunis le 23 septembre 2019 au siège de l’ONU à New York pour participer à un sommet consacré à l’urgence climatique. L’occasion pour les chefs d’État africains de rappeler l’importance de l’impact du réchauffement climatique sur le continent et de demander des mesures plus concrètes de la part de la communauté internationale.
Les changements climatiques se font ressentir partout dans le monde, avec des conséquences tout à fait réelles sur les vies des populations. Ils perturbent les économies des pays, nous coûtent cher aujourd’hui et nous coûteront encore plus cher demain. Mais il apparaît de plus en plus clairement qu’à l’heure actuelle, des solutions abordables et évolutives sont disponibles qui nous permettraient de passer à des économies plus propres et plus résilientes. Le but du Sommet sur le climat 2019 est de mettre au défi les États, les régions, les villes, les entreprises, les investisseurs et les citoyens d’agir dans ces six domaines:
- Transition énergétique
- Financement de l’action climatique et tarification du carbone
- Transition industrielle
- Solutions fondées sur la nature
- Villes et action locale
- Résilience
Pour faire face à l’urgence climatique, une soixantaine de chefs d’État ont pris la parole pour annoncer des engagements renforcés. Parmi eux, plusieurs dirigeants africains ont plaidé pour des actions accélérées dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris de 2015 et appelé à des financements accrus.
Intervenant au nom de la sous-région Afrique Centrale, qui a tenu à se mobiliser dans le cadre de ce Sommet au travers de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale, CEEAC, le Président de la République Démocratique du Congo, Felix Tsisekedi a affirmé : « La nature offre des solutions très efficaces, durables et le plus souvent peu coûteuses à long terme », en prenant l’engagement d’accroître « significativement les aires protégées, y compris certains cours d’eau, sur l’ensemble du territoire afin de renforcer la préservation de la biodiversité ». « Sans être exhaustif et à titre illustratif, la RDC s’est engagée à stabiliser son couvert forestier à 63% du territoire et à réduire de 17% ses émissions de 2020 à 2030 ».
Le président tchadien Idriss Deby Ibno a quant à lui rappelé les initiatives et mesures prises par son pays dans plusieurs secteurs comme l’énergie, l’agriculture, la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Idriss Déby a également lancé un appel aux pays développés à soutenir les efforts déployés par les pays africains face au changement climatique dont il les tient pour responsables. « L’Afrique en général, et le Tchad en particulier, ne contribuant presque pas ou très faiblement aux émissions [de gaz à effets de serre], je voudrais souligner l’intérêt que nous portons à la question de la résilience », a-t-il déclaré.
Ce sommet se tient dans le cadre du suivi-évaluation des Accords de Paris sur le climat adopté en 2015. L’Accord de Paris vise à maintenir l’augmentation moyenne de la température dans le monde à 1,5 °C pendant ce siècle.
Un rapport publié le 22 septembre 2019 par l’ONU estime que les efforts des pays doivent être multipliés par cinq pour s’en tenir à +1,5°C d’ici 2100. Les cinq dernières années devraient donc constituer la période la plus chaude jamais enregistrée.