La COMIFAC renforce sa coopération avec l’INBAR
Yaoundé-Cameroun, 03 mars 2020- En visite au Cameroun depuis le 29 fevrier dernier dans le but de renforcer la cooperation entre l’institution qu’il dirige etles partenaires de la sous-région, le Directeur Général de l’Organisation Internationale du Bambou et du Rotin (INBAR) Ali Mchumo, accompagné de Réné Kaam, Directeur et chef du bureau régional Afrique centrale, a été réçu en audience par le Secrétaire Exécutif de la COMIFAC Raymond Ndomba Ngoye.
Pour la circonstance, le Secrétaire Exécutif s’est entouré du Secrétaire Exécutif adjoint, de l’experte juriste et de l’experte communication. Y étaient également présents le Chef service du suivi des engagements Internationaux au Ministère des Relations Extérieures et le Chef du Cabinet du Ministre des Forêts et de la Faune.
Au cours de cette audience, les deux organisations ont exploré la possibilité d’une part, d’intensifier leur collaboration en matière de gestion, d’utilisation et de commerce des ressources tropicales en bambou et en rotin mais aussi en bois et, d’autre part, sur les moyens de renforcer l’action de l’INBAR dans le Bassin du Congo.
Monsieur Mchumo s’est dit heureux de cette rencontre qui augure des lendemains meilleurs pour les deux institutions qui ont à leur tête un même Président en exercice en la personne du Ministre camerounais des Forêts et de la Faune Jules Doret Ndongo.
Une coopération écologique
Le bureau régional Afrique centrale a été ouvert en décembre dernier à Yaoundé. L’objectif de ce bureau est de promouvoir l’industrie du bambou et du rotin dans la sous-région, dans l’idée de réduire l’action de l’homme sur les forêts, notamment sur la forêt du bassin du Congo (deuxième massif forestier tropical après la forêt amazonienne, qui s’étend sur plus de deux-millions de km²) car pour les responsables de l’INBAR la culture et l’exploitation de ces deux plantes ouvrent des pistes prometteuses en matière de lutte contre la dégradation des forêts.
« Sur le plan environnemental, le bambou a l’avantage de pousser très vite. Il peut atteindre sa maturité après trois ou quatre ans. Ce qui le rend très compétitif par rapport au bois. Et il a aussi une grande capacité de séquestration du carbone. Aujourd’hui, nous parlons de changement climatique, de réchauffement de la planète. Avec les plantations de bambou, nous avons la capacité de séquestrer le carbone en grande quantité » soulignait René Kaam lors de l’inauguration de ce bureau.
En Chine, le développement de l’industrie du bambou revêt une grande importance pour la protection de l’environnement et le développement d’une économie verte. En Afrique, par contre, le potentiel de cette ressource stratégique et polyvalente est resté largement inexploité jusqu’à maintenant, malgré son abondance relative. En effet, on estime que l’Afrique dans son ensemble compte près de 6 millions d’hectares de forêts naturelles de bambous, et que la plante pourrait être cultivée dans de nombreuses régions du continent.
« Ce qui manque, c’est la technologie pour le développement local du bambou et les compétences nécessaires à la création d’une industrie africaine du bambou économiquement saine », selon M. Mchumo lors d’une interview accordée à Beijing Information « La Chine a une vaste expérience en la matière, il existe donc de nombreuses possibilités de coopération avec l’Afrique. »
Grâce à sa riche carrière en Tanzanie, où il a notamment travaillé comme ministre du Commerce, M. Ali Mchumo est parfaitement conscient de l’importance d’utiliser les ressources naturelles, comme le bambou et le rotin, pour le développement durable, le commerce et la croissance socio-économique.
Le premier Directeur Général africain de l’INBAR est à la tête de l’Organisation depuis Avril 2019. Sa visite au Cameroun s’achève le 05 mars prochain.