Retour sur la mission diplomatique « Bois tropical » à Paris, menée par les Ministres des Forêts du Cameroun et du Congo ainsi que par la COMIFAC-ATIBT
Tout au long de la semaine du 4 au 8 octobre, l’ATIBT a accompagné une délégation des autorités forestières de ces deux pays membres de la COMIFAC afin de faire valoir les arguments environnementaux et sociaux permettant à la SOLIDEO de revenir sur la décision d’exclure le bois tropical des ouvrages olympiques et dans le but de promouvoir le bois tropical certifié. Des rencontres ont eu lieu à la Mairie de Paris et au Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères.
La rencontre à la mairie de Paris
M. Jules Doret Ndongo, Ministre camerounais des Forêts et de la Faune et président de la COMIFAC et Mme. Rosalie Matondo, Ministre de l’Économie forestière de la République du Congo, conjointement avec le secrétaire exécutif de la COMIFAC M. Hervé Maidou, ont multiplié les rencontres.
Accompagnés par le président de l’ATIBT M. Olman Serrano, ils ont ainsi rencontré le cabinet de la Maire de Paris ainsi que le cabinet du Ministère des Affaires Étrangères afin de souligner la valeur des bois tropicaux sur les marchés européens.
SE Rosalie Matondo et M. Olman Serrano
A la Mairie de Paris, les deux délégations ont pu évoquer de manière très directe le dossier SOLIDEO (interdiction du bois tropical sur le chantier olympique), qui a motivé principalement cette mobilisation. La Mairie a indiqué ne pas être en mesure de décider de manière unilatérale d’un changement au niveau du cahier de prescriptions d’excellence environnementale mais n’a pas fermé la porte pour qu’une réflexion soit menée au sein du conseil d’administration de la SOLIDEO.
Lors de la mission, la délégation ministérielle et la COMIFAC a également eu une rencontre avec Pierre-Henri Guignard, Envoyé spécial pour l’Alliance pour la préservation des forêts tropicales et humides au Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères (MEAE), ainsi que l’équipe de la direction Climat et Environnement au MEAE. Pour rappel, l’Alliance regroupe à ce jour 32 pays sur 5 continents et est dotée d’une Charte fondatrice rappelant ses principales missions et objectifs en faveur de la préservation des forêts tropicales. L’Alliance et la COMIFAC convergent aux côtés de l’ATIBT vers le même objectif : poursuivre la lutte pour la reconnaissance de ce 2nd poumon vert mondial et les services écosystémiques qu’il fournit à travers la mise en place de diverses solutions pour limiter au mieux les menaces qui se multiplient.
SE Jules Doret Ndongo
Par ailleurs, après avoir pris des engagements en matière de lutte contre la déforestation dans le cadre des déclarations d’Amsterdam et de New York dès 2015, rappelons que la France a publié en novembre 2018 sa Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI). Fruit de la collaboration de cinq ministères, la SNDI a pour but de mettre fin d’ici à 2030 à la déforestation causée par l’importation française de produits forestiers ou agricoles non durables.
En représentant 10% du PIB de la France, les acheteurs publics sont placés au centre du dispositif. En effet, par leurs choix de limiter la déforestation importée à travers leurs achats, les acheteurs contribuent à l’exemplarité des services publics et incitent les acteurs économiques à se tourner vers des modèles d’approvisionnement plus responsables.
Ces échanges se sont conclus sur un point presse en fin de semaine, qui a permis de résumer les principaux enjeux de cette mission diplomatique et d’une promotion éclairée du bois tropical certifié. Cette discussion finale a débouché sur la rédaction de communiqués de presse qui seront diffusés dans toute l’Europe, à moins d’un mois de la COP26 à Glasgow.