COP27 : Le financement des pertes et dommages à l’ordre du jour des travaux
Fait inedit: le financement des pertes et dommages fait partie de l’agenda de la COP. Mais que désignent les pertes et dommages ? Qu’attendre de la COP27 ?
Les pertes et dommages c’est quoi ?
Ce terme, consacré par l’accord de Paris de 2015, désigne les dégâts irréversibles causés par le dérèglement climatique, qu’il s’agisse des conséquences d’événements brutaux, comme les cyclones ou les inondations, ou des effets plus lents comme la montée du niveau des mers ou la sécheresse. Pour l’heure, les financements climatiques existants ne sont consacrés qu’aux efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre (“atténuation“) ou aux mesures d’adaptation pour se protéger contre les impacts du réchauffement. Mais les pays les plus vulnérables, les plus touchés par les pertes et dommages, réclament à cor et à cri la création d’un nouveau mécanisme dédié, financé par les plus grands émetteurs, afin de faire face aux impacts déjà irréversibles du changement climatique.
Les défis géopolitiques actuels ne doivent pas faire dérailler ou retarder l’action pour atteindre les objectifs climatiques. C’est en ce terme que s’est exprimé le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry, et président de la COP27, lors du lancement des travaux de Charm el-Cheikh, ce dimanche 06 novembre: « Il n’est surprenant pour personne que la COP se tienne cette année dans un monde qui assiste à des troubles politiques qui ont jeté une ombre sur toutes nos nations et ont entraîné des crises énergétiques et alimentaires ; cependant, ces défis ne devraient pas être une raison pour retarder notre effort collectif de lutte contre le changement climatique. Il est inhérent à nous tous à Charm el-Cheikh de démontrer notre reconnaissance de l’ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés et notre détermination inébranlable à les surmonter », a-t-il indiqué.
Le nouveau président de la COP, SE Shoukry, a reconnu les efforts inlassables de son prédécesseur, le président de la COP26, Alok Sharma, et a remercié M. Sharma et son équipe pour leurs efforts et leur dévouement avec tout ce qu’ils ont accompli en accueillant la COP26 et a salué les résultats et les accords que leur travail a contribué à sûr, réitérant l’engagement de la présidence égyptienne à réaliser une COP percutante et inclusive.
La conférence des parties a adopté son ordre du jour et, pour la première fois depuis l’adoption de la convention des Nations unies sur le climat, les parties ont convenu d’introduire le financement des pertes et dommages comme point de l’ordre du jour de la conférence sur le climat, après un travail d’un an qui a abouti à 48 heures de travail continu consultations informelles menées par la présidence égyptienne de la COP à la veille de celle-ci.
Le président de la COP27 a appelé les Parties lors de la séance plénière d’ouverture, à faire preuve de foi dans le multilatéralisme au cours des deux prochaines semaines alors qu’ils négocient pour atteindre les objectifs de la Convention sur le climat et de l’Accord de Paris.
Le choix de l’Afrique
Rappelons que le continent a adopté l’Initiative pour l’adaptation en Afrique (IAA) qui est mis en œuvre sous la houlette du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP) qui entend mobiliser $ 25 milliards pour accélérer les mesures d’adaptation climatique du continent. Depuis son lancement, en avril 2021, le mécanisme de financement en amont de l’AAAP, géré par le Centre mondial pour l’adaptation a permis d’intégrer plus de $ 3 milliards d’investissements dans l’adaptation climatique.
Selon Anthony Nyong, directeur principal et directeur régional pour l’Afrique du Centre mondial pour l’adaptation, le coût du changement climatique est estimé à $ 579 milliards d’ici à 2030, avec des financements mondiaux plutôt orientés vers l’atténuation. Seuls 7,2 % des financements internationaux vont à l’adaptation climatique.