Gabon : Lee White nouveau ministre de la Forêt, de la Mer, de l’Environnement, chargé du Plan climat
Libreville, Gabon 13 juin 2019– Le passionné de l’Environnement Lee White, gabonais d’origine britannique, a déclaré jeudi à la presse, au terme du tout premier Conseil des ministres, que sa nomination constitue une invite à une meilleure gouvernance et une gestion durable de la forêt gabonaise, laquelle est menacée.
« Je pense que j’ai été nommé plus pour ma technicité que pour la partie politique », a estimé M. White, avant d’indiquer qu’il connaît bien la forêt gabonaise parce qu’il y travaille depuis trente ans.
Le chantier prioritaire de Lee White est de restructurer le ministère de la Forêt en le mettant en phase avec les enjeux de l’heure. Il sera question pour lui aussi de valoriser le précieux bois kevazingo, une essence millénaire interdite d’exploitation.
« On parle de l’interdiction de l’exploitation de kevazingo, ce n’est pas comme ça qu’on va développer le Gabon, c’est plutôt en faisant de l’exploitation durable ; donc on doit rapidement avec les techniciens du ministère corriger le tir », a-t-il soutenu.
Le passionné d’environnement a travaillé dans d’autres pays africains tels que le Nigeria et la Sierra Leone. Mais c’est grâce à la gestion de la branche gabonaise de l’organisation non gouvernementale américaine WCS que Lee White se fait remarquer par les autorités gabonaises. Il est ainsi nommé par l’ancien président gabonais Omar Bongo à partir de 2002, comme conseiller à la présidence de la République sur les questions liées aux changements climatiques, aux parcs nationaux et à l’écotourisme. Cette promotion se produit dans la foulée de la création de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN).
Avant sa nomination au gouvernement, Lee White a passé près de dix ans à la tête de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN). Cette structure gère les 13 parcs du pays qui couvrent 10 % du territoire national.
Mais sa nomination intervient dans un contexte marqué par le scandale du « kevazingogate ».
Un scandale d’État !
Le « kevazingogate » est un scandale d’État qui secoue le Gabon depuis plusieurs semaines. Le guibourtia tessmannii, connu localement sous le nom de kevazingo, est au centre de l’affaire. Il s’agit d’un arbre qu’on trouve au Nigeria, mais surtout au Cameroun, en Guinée Équatoriale et au Gabon. Au Gabon, la commercialisation de ce bois précieux est strictement interdite. Pourtant, il y a quelques semaines, plus de 350 conteneurs de kevazingo ont été découverts sur le port d’Owendo, à 12 km de Libreville, la capitale du Gabon, grâce à une enquête menée avec le soutien d’Interpol. Scellés par la justice gabonaise pour les besoins de l’enquête, ces conteneurs vont inexplicablement disparaître. Depuis, l’affaire fait grand bruit au Gabon.
Éilogue de l’affaire : Pierre Claver Maganga Moussavou, le vice-président de la République du Gabon, est démis de ses fonctions. La présidence débarque aussi le ministre des Eaux et Forêts, Guy-Bertrand Mapangou. Ce dernier est donc remplacé aujourd’hui par le défenseur de l’environnement Lee White.
Extraits de Gabon actu (Sydney IVEMBI) et Afrik 21 (Jean Marie Takouleu)
Synthèse louisetteyebel@comifac.org