GABON : vers le développement d’une véritable industrie de troisième transformation
Le Gabon souhaite réduire les exportations de bois bruts et augmenter la production de produits finis et semi-finis destinés à l’exportation. À travers cette nouvelle dynamique, les autorités gabonaises espèrent diversifier l’économie du pays, augmenter les recettes de l’État et créer plus d’emplois pour les jeunes d’ici 5 ans.
Une industrie de « troisième transformation ». C’est l’ambition du Gabon actuellement dans la gestion de son bois. Pour relever ce défi, le pays devra accroître la capacité de production de l’industrie forestière, ce qui permettra la création d’environ 70 000 emplois d’ici 5 ans. C’est l’essentiel du message contenu dans la déclaration faite par le ministre gabonais des Eaux, des Forêts, de la Mer et de l’Environnement, Lee White le 15 juin 2020. C’était lors d’une visite guidée à la Zone économique spéciale à régime privilégié (ZERP) de Nkok, située à 27 km de Libreville, la capitale du Gabon. « La forêt gabonaise contribuera ainsi à sortir le pays de la crise économique actuelle liée au coronavirus. Ce, en construisant de nouvelles zones économiques spéciales », affirme Lee White.
Réussir la transition vers une industrie de « troisième transformation » permettra au Gabon de diversifier son économie, d’augmenter les recettes de l’État, et de créer plus d’emplois pour les jeunes.
Selon le ministre gabonais des Eaux, des Forêts, de la Mer et de l’Environnement, plusieurs mécanismes seront mis en place pour développer l’industrie de « troisième transformation » au Gabon. Parmi eux figurent la réduction des exportations de planches et l’augmentation de la quantité de meubles, de produits finis et de produits semi-finis exportés. Le Gabon aura également besoin de ressources naturelles. Un projet de plantation forestière est en cours dans le pays. Celui-ci permettra entre autres de rehausser l’apport du secteur forêt dans le PIB sur les cinq prochaines années.
Environ 200 000 hectares de bois d’ici à 2025
En janvier 2020, le gouvernement gabonais a annoncé qu’il planterait 200 000 hectares de bois au Gabon d’ici à 2025. « Nous voulons multiplier par dix la contribution de la forêt dans le PIB. D’où le projet de plantation forestière avec des bois aux croissances rapides sur les cinq prochaines années », a déclaré Lee White, le ministre gabonais des Eaux, des Forêts, de la Mer et de l’Environnement.
Le projet de plantation forestière permettra de créer au moins 15 000 à 20 000 emplois dans le pays et de multiplier par 5 la production en m3 de bois dans le pays. Le bois planté sera du bois vendu moins cher sur le marché international. Il servira aussi à valoriser les forêts naturelles du Gabon et les bois précieux, et à engranger des revenus importants. Selon Lee White, l’objectif de son département ministériel est de faire passer son économie à 3000 milliards de francs CFA (plus de 4,57 milliards d’euros) en 2025, contre 500 milliards de francs CFA (plus de 762 millions d’euros) en 2019 et 300 milliards de francs CFA (plus de 457 millions d’euros) en 2018. Actuellement, la contribution du ministère gabonais des Eaux, des Forêts, de la Mer et de l’Environnement représente environ 5 % du PIB du Gabon.
Inès Magoum