Les services socio-culturels des populations riveraines des complexes d’aires protégées de BSB Yamoussa et du trinational de la Sangha évalués à Douala
Douala-Cameroun, 14-16 Août 2019- Dans le cadre de la mise en œuvre des initiatives pilotes validées par le projet régional GIZ d’appui à la COMIFAC et le secrétariat Exécutif de la COMIFAC, les deux institutions ont organisé un atelier de cadrage et d’ évaluation socio-culturelle (ESC) des services écosystémiques pour les populations autochtones et communautés locales du complexe binational Sena Oura Bouba Ndjidda et de la Tri national de la Sangha.
La rencontre avait pour objectif global de faire le cadrage de l’évaluation socio-culturelle (ESC) des services écosystémiques pour les populations autochtones et communautés locales de ces deux sites. Spécifiquement, il s’est agi de: Introduire les participants aux concepts clés liés à l’évaluation socio-culturelle (ESC) des services écosystémiques pour les populations autochtones et locales dans le BSB et le TNS, ainsi qu’à leurs applications pratiques ; Développer une compréhension commune de l’ESC des services écosystémiques pour les populations autochtones et communautés locales ; Contribuer à la conceptualisation conjointe de l’ESC en définissant (i) les objectifs pratiques et les questions de recherche (ii) les besoins en termes de données quantitatives / qualitatives (iii) la délimitation spatio-temporelle de la zone d’étude (iv) les produits escomptés, et autres ; Élaborer une ébauche de feuille de route, et un comité de pilotage de l’ESC ; Préparer les bases pour le développement d’une méthodologie participative, scientifiquement fondée, compréhensible et réplicable, en prenant en compte les besoins d’expertises nationale et internationale pour la mise en œuvre de l’étude.
Y ont pris part : les représentants d’administrations en charge des forêts, de la faune et des aires protégées du Cameroun, Congo, Tchad, et de la RCA ; les représentants du Secrétariat exécutif de la COMIFAC et du Projet régional GIZ d’appui à la COMIFAC ; les représentants des populations autochtones et communautés locales ; le représentant de la CEEAC ; les Coordonnateurs nationaux de la COMIFAC du Tchad, Cameroun et de la RCA ; les Points focaux CDB du Tchad et de la RCA ; les Points focaux APA de la RCA, du Cameroun et du Congo ; les représentants de la CEFDHAC et des réseaux REPALEAC, REJEFAC, REFADD, REPAR ; les personnes ressources.
Les travaux étaient présidés par Monsieur Cosmas Ekane Nzuobontane, représentant du Secrétaire Exécutif de la COMIFAC et la modération par Monsieur Boris Krause, consultant à la GIZ.
La cérémonie d’ouverture a été ponctuée par quatre interventions. Tout d’abord Monsieur Joseph Itongwa, coordonnateur sous-régional du Réseau des Populations Autochtones et Communautés Locales d’Afrique Centrale (REPALEAC), qui a situé le contexte de cet atelier qui rentre dans le cadre de la mise en œuvre de la planification stratégique du REPALEAC. Poursuivant son propos, il a dit qu’il est essentiel d’impliquer activement les populations autochtones et les communautés locales dans les efforts visant à conserver durablement la forêt afin de maintenir la biodiversité et d’assurer la durabilité des moyens d’existence ruraux ainsi que des savoirs traditionnels. Il n’a pas manqué de remercié la GIZ pour son appui technique, financier au REPALEAC notamment à travers l’élaboration de son cadre stratégique, l’examen et la validation de trois initiatives pilotes(IP).
Prenant la parole à sa suite, Monsieur Sidy Sarre, Chef d’antenne du Projet GIZ BSB Yamoussa à Pala et intérimaire du Chef de ce Projet, en sa qualité de représentant du Directeur du Programme gestion durable des forêts dans le bassin du Congo de la GIZ, a relevé que la gestion participative pour une conservation durable reste un défi, au regard de la sous-estimation des droits des populations autochtones et communautés locales d’utiliser et tirer profit des ressources issues des forêts. Il a ensuite reconnu que l’évaluation socio- culturels des systèmes écosystémiques est un préalable à l’utilisation des savoirs traditionnels des populations autochtones et des communautés locales. Enfin, Monsieur Sarre a réitéré l’engagement de la Coopération allemande à travers le Projet GIZ “appui régional à la COMIFAC”, à œuvrer pour une meilleure implication de ces populations pour une conservation efficace et durable.
Dr. Honoré Tabuna, Expert au Secrétariat général de la CEEAC, en charge de l’économie de l’environnement et la valorisation de la biodiversité, s’est focalisé sur le contexte dans lequel se situent dorénavant les Etats de la sous-région Afrique centrale, en matière de conservation. En effet, depuis 2015, la dynamique de conservation pour le développement a laissé la place à l’économie de conservation au sein de la plupart des Etats de la sous-région. Il a relevé la nécessité d’évaluer les services écosystémiques rendus par le complexe Binational BSB Yamoussa et le Trinational de la Sangha (TNS) afin de promouvoir l’économie verte pour qu’elle profite aux populations riveraines en général, aux jeunes et femmes en particulier.
Le discours d’ouverture a été délivré par Monsieur Cosmas Ekane Nzuobontane, le représentant le Secrétaire Exécutif de la COMIFAC. Dans son intervention, il a salué l’initiative du projet régional GIZ d’appui à la COMIFAC de faire une évaluation des services socio-culturels des complexes. Il a aussi rappelé le principe 22 de la Déclaration de Rio signée par les Etats membres de la COMIFAC, selon lequel « Les populations et communautés autochtones et les communautés locales ont un rôle vital à jouer dans la gestion de l’environnement et le développement du fait de leurs connaissances du milieu et de leurs pratiques traditionnelles. Les États devraient reconnaître leur identité, leur culture et leurs intérêts, leur accorder tout l’appui nécessaire et leur permettre de participer efficacement à la réalisation d’un développement durable ». Il a poursuivi son propos en remerciant les partenaires et notamment la GIZ à travers le projet régional d’appui à la COMIFAC pour leurs appuis multiformes à la COMIFAC. Pour conclure, le Directeur Administratif e Financier de la COMIFAC a formulé le vœu de voir que les objectifs fixés sont atteints et que le bien-être des populations autochtones en soit hautement bénéficiaire.
Selon la méthodologie retenue, les travaux se sont déroulés en plénière et en groupes
De ces présentations, il en ressort que « Le complexe Binational BSB Yamoussa et du Trinational de la Sangha (TNS) regorgent d’énormes potentialités qui, dans le cas où elles sont mieux évaluées et durablement gérées peuvent contribuer à un véritable essor de l’économie verte et favoriser un mieux-être des populations riveraines.
A l’issue des travaux, les participants se sont réjoui de la qualité des travaux. Pour Abdramane Chaibo, conservateur du parc national de Sena Oura, « nous avons désormais une compréhension commune de l’évaluation socio-culture services écosystémiques pour les populations autochtones et communautés locales de notre aire protégée ». Monsieur Mengamenya, conservateur du parc national de Lobeke a affirmé que « les contributions ont été enrichissantes et nous espérons que les recommandations prises seront mises en œuvre pour le bien-être des populations autochtones ». Par ailleurs, ils ont émis le vœu d’étendre l’évaluation aux services socio-économiques de ces écosystèmes.
Le Directeur Administratif et Financier du Secrétariat Exécutif de la COMIFAC a déclaré clos les travaux, après avoir remercié les participants pour leur contribution active et la GIZ pour son soutien constant . C’est sous un air de « Chou- Cha-a- Chou- Cha-a, Kami ré Kata Tu et de l’hymne régional « ingaleo ingaleo ingala – REPALEAC, Muana moo ingaleo ingala…) animé par Monsieur Sitamo de la République Centrafricaine que les participants se sont séparés.
En rappel, les services écosystémiques représentent les bénéfices offerts aux sociétés humaines par les écosystèmes. L’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire distingue quatre catégories de services : les services d’approvisionnement, les services de régulation, les services de soutien, et les services culturels. Il ressort de nombreuses enquêtes que ces services contribuent au développement et à l’amélioration des conditions de vie des populations. Cependant, ils subissent de nombreuses pressions qui contribuent à leur dégradation.
A propos du Trinational de la Sangha
Le Trinational de la Sangha (TNS) est un bien naturel du patrimoine mondial au Cameroun, en République du Congo et République centrafricaine, inscrit en 2012.
Ce site protège une portion de l’écosystème de la forêt tropicale humide du bassin du Congo et la faune qui s’y rattache, comme les Gorilles des plaines et les Éléphants de forêt.
Il comprend trois parcs nationaux contigus couvrant une superficie totale de 746 309 hectares. Il s’agit du Parc national de Lobéké au Cameroun, du Parc national de Nouabalé-Ndoki en République du Congo et du Parc national Dzanga-Ndoki en République centrafricaine. Les trois aires protégées constituent la zone protégée principale du site, elles partagent le même type de paysage et d’écosystèmes. La zone périphérique est exploitée pour des usages multiples : l’exploitation du bois tropical, la chasse sportive (safari) ou communautaire, les cultures commerciales ou vivrières. Le contexte socio-économique est proche dans les 3 pays, en termes de peuplement et d’activités humaines.
A propos du complexe binational BSB Yamoussa
Le complexe d’aires protégées transfrontalier dénommé Binational Sena Oura – Bouba Ndjida (BSB Yamoussa) est constitué du parc national de Sena Oura au Tchad, du parc national de Bouba Ndjida au Cameroun et des zones périphériques (zones de chasse autour du parc de Bouba Ndjida, zone de transition autour du PN de Séna Oura) et couvre une superficie totale de 650000 ha.
Pour d’amples informations, bien vouloir contacter bernadette.wandja@giz.de et /ou télécharger le communiqué final des travaux
Louisette Sylvie Yebel-Founga
Experte technique communication COMIFAC
louisetteyebel@comifac.org