Protection des forêts congolaises, le Pape appelle à une collaboration large sans imposer des modèles extérieurs – ENVIRONEWS-RDC

Le souverain pontife a foulé la terre congolaise, ce mardi 31 janvier en début d’après-midi. Il a été accueilli par des foules immenses venues de tous les coins de Kinshasa et des villes environnantes. Lors de sa rencontre avec les corps constitués, au Palais de la Nation, le Pape François a invité les congolais à l’amour. L’amour de leurs prochains, de leur richesse et de leurs terres.

 

« Je suis heureux d’être ici, sur cette terre si belle, si vaste et si luxuriante, qui embrasse, au nord, la forêt équatoriale ; au centre et vers le sud, les hauts plateaux et les savanes arborées ; à l’est, les collines, les montagnes, les volcans et les lacs ; à l’ouest d’autres grandes étendues d’eaux, avec le fleuve Congo qui rejoint l’océan. Dans votre pays, qui est comme un continent dans le grand continent africain, on a l’impression que la terre entière respire », a-t-il déclaré.

Abordant la question de la protection des forêts de la République démocratique du Congo, pays abritant l’un des plus grands poumons verts du monde, le Pape a invité les décideurs mondiaux à une collaboration large et fructueuse, permettant d’intervenir efficacement, sans imposer des modèles extérieurs plus utiles à ceux qui aident qu’à ceux qui sont aidés.

« Nombreux sont ceux qui ont demandé à l’Afrique de s’engager et qui ont offert des aides afin de lutter contre le changement climatique et le coronavirus. Ce sont certainement des opportunités à saisir, mais il y a surtout besoin de modelés sanitaires et sociaux qui ne répondent pas seulement aux urgences du moment mais contribuent à une croissance sociale effective », a-t-il plaidé.

Cependant, le saint Père regrette le fait que malgré toute cette richesse don de Dieu à la RDC, le pays n’a pas du tout profité de cette position stratégique et de ses immenses potentiels. « Si la géographie de ce poumon vert est riche et variée, l’histoire n’a pas été aussi généreuse. Tourmentée par la guerre, la République démocratique du Congo continue de subir à l’intérieur de ses frontières des conflits et des migrations forcées, et à souffrir de terribles formes d’exploitation, indignes de l’homme et de la création », a déploré le pape.

Utilisant l’image du diamant, le Pape François a lancé un appel à chaque congolais à jouer son rôle pour promouvoir la paix, l’unité et le développement. Il a précisé qu’un diamant sort de la terre authentique mais brut, nécessitant un travail.

« De même, les diamants les plus précieux de la terre congolaise que sont les enfants de cette nation doivent pouvoir bénéficier de véritables opportunités éducatives qui leur permettent de mettre pleinement à profit leurs brillants talents. Que la violence et la haine n’aient plus de place dans le cœur et sur les lèvres de quiconque, car ce sont des sentiments inhumains et anti-chrétiens qui paralysent le développement et ramènent en arrière, vers un sombre passé », a-t-il invité.

Le pape François a par ailleurs dénoncé la résignation de la communauté internationale vis-à-vis de la situation macabre qui sévit en RDC et en Afrique. « C’est un drame devant lequel le monde économiquement plus avance ferme souvent les yeux, les oreilles et la bouche. Mais ce pays et ce continent méritent d’être respectés et écoutés, ils méritent espace et attention : Retirez vos mains de la République Démocratique du Congo, retirez vos mains de l’Afrique ! Cessez d’étouffer l’Afrique : elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre a dévaliser. Que l’Afrique soit protagoniste de son destin ! », a-t-il tonné.

En pasteur, le pape a été touché dans son amour intérieur par le chao dans lequel le peuple congolais sombre depuis des décennies. Un chao qui a provoqué le génocide de plus de 6 millions de personnes à l’est du pays.

« En regardant ce peuple, on a !’impression que la Communauté intemationale s’est presque résignée a la violence qui le dévore. Nous ne pouvons pas nous habituer au sang qui coule dans ce pays, depuis des décennies, faisant des millions de morts à l’insu de beaucoup. Il faut que l’on sache ce qui se passe ici, que les processus de paix en cours, que j’encourage de toutes mes forces soient soutenus et que les engagements soient tenus », a-t-il conclu.

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