Side event ICCN-GIZ : « La conservation communautaire comme piste de solution à la durabilité des actions de conservation et au développement local : Outils normatifs de gestion des AP et expérience des APACs en RDC »

Kinshasa, République Démocratique du Congo, 10 décembre 2020- En marge de la 8ième Réunion du Conseil Directeur du PFBC et ses réunions connexes, un side event a été organisé le jeudi 10 décembre dans la salle Panorama 3 de l’Hotel du Fleuve Congo de Kinshasa sur la thématique de ‘La conservation communautaire comme piste de solution à la durabilité des actions de conservation et au développement local : Outils normatifs de gestion des AP et expérience des APACs en RDC ’. Sous la modération de Mme Sarah Mam-bu, il a été traité des approches de conservation communautaire susceptibles d’aider à concilier la conservation de la biodiversité et le développement local.

Des expériences réalisées par les parties prenantes à savoir le gouvernement, les communautés, les OSC ainsi que partenaires techniques et financiers ont été partagées à travers trois exposés qui ont été présentés. Il s’est agi de :

          a- Les outils normatifs en lien avec la conservation communautaire : A quel niveau la CoCo est prise en compte dans la planification des activités au sein du réseau des Aires Protégées en RDC ?

Par Gabriel Zabiti. Chargé de Planification, Suivi et Évaluation DTS/ICCN

Face à la problématique de conflits liés à l’accès aux ressources naturelles, à la pression liée aux besoins croissant de développement et à la pauvreté des populations riveraines, concilier la conservation de la biodiversité dans les AP avec le développement local devient difficile. Dans son rôle d’orienter la gestion des Aires Protégées dans la prise en compte des normes et standards nationaux et internationaux ; le département technique et scientifique (DTS) de l’ICCN a élaboré avec l’appui technique et financier de la GIZ/BGF ; plusieurs outils normatifs qui facilitent l’exercice du travail sur terrain. Ces outils sont vulgarisés en vue de faciliter le travail tant aux gestionnaires, aux écogardes ainsi qu’aux communautés et aux partenaires avec lesquels les Aires Protégées travaillent.

Parmi les outils élaborés se trouvent ceux d’orientation stratégique telle que la stratégie nationale de conservation de la biodiversité (SNCB) et les lignes directrices pour l’élaboration des stratégies de surveillance des Aires Protégées. Pour encadrer l’interaction et les actions avec les communautés l’ICCN a élaboré la stratégie nationale de conservation communautaire dans les AP de la RDC (2015-2020) qui promeut : (i) la gouvernance et la participation, (ii) le partage équitable des avantages (APA), (iii) l’information, éducation et communication, (iv) le développement des alternatives et (v) la valorisation des ressources naturelles. D’autres aspects sont capitalisés dans d’autres outils tel Vademecum du Conservateur et de l’écogarde des AP qui met en valeur les principes d’éthique et de déontologique dans le métier de l’écogarde et du conservateur alors que l’outil IMET permet de vérifier l’efficacité des actions de gestion.

Comme défis, il a relevé le manque de matériel adéquat, la faiblesse d’appropriation des outils par les AP et la faiblesse de synergies et d’opérationnalité du système de PSE interne pour éclairer la prise de décision de gestion adaptée à chaque circonstance.

b- Les APAC pour la durabilité des actions de conservation et de développement local. Par Arcel Bamba, CT Biodiversité. GIZ-BGF.

Les aires protégées constituent la voie privilégiée de conservation in situ de la biodiversité. Elles sont pour la plupart gérées par le gouvernement. En dehors d’elles, des initiatives de conservation et de gestion durable des forêts sont repérés çà et là contribuant à conservation de la biodiversité. Les Aires du patrimoine autochtone et communautaire (APAC) représentent un exemple concret de gestion durable des ressources naturelles par les communautés via les règles traditionnelles, en valorisant les savoirs et capacités endogènes et qu’on peut retrouver dans plusieurs territoires. Avec l’appui de plusieurs partenaires, l’Alliance des aires du patrimoine autochtone et communautaire (ANAPAC) a identifié 9 APACs reparties sur 7 provinces, couvrant 81431 ha de forêts, regorgeant une diversité biologique conservées via des règles traditionnelles. Avec l’appui du BGF, 9 autres potentielles APAC ont été identifiées en lisière des parcs nationaux de Kahuzi Biega (PNKB) et de la Lomami (PNL) contribuant ainsi à la connectivité entre les aires protégées et à l’augmentation de l’étendue dédiée à la conservation. Par ce partenariat, un état des lieux du processus d’APAC en RDC a été réalisé et une brochure de promotion a été élaborée qui permet d’évaluer la gouvernance d’une APAC si elle est assurée par les peuples autochtones ou par les communautés locales (bantoue) ou si elle est mixte, la réalisation du CLIP, la démarcation, la documentation des valeurs y associées. Le grand défi de ce processus est en lien avec la reconnaissance des APAC via le titre de concession forestière des communautés locales (CFCL) qui s’avère inadapté par rapport à la gouvernance des APAC, le faible accompagnement par les services administratifs et l’absence des mesures d’application des Lois. Ceci permettra à l’avenir que la cadre légal et règlementaire soit clarifié pour permettre la valorisation du potentiel des APAC pour l’amélioration du bienêtre des communautés et le développement local selon les aspirations des PACL ainsi que les actions de promotion de l’APAC

       c- Les connaissances, innovations et pratiques des communautés autochtones et locales dans la conservation de la biodiversité. Par Julia Metsio, PhD. GIZ.

Les savoirs traditionnels ont été longtemps minimisés et parfois ignorés au risque de leur disparition alors qu’ils font partie de l’identité d’une société qui se transmet de génération en génération et ont permis à cette société de survivre face à diverses situations controverses. Promues par la CDB (art 8j et 10c) et par les directives de la COMIFAC sur la participation des PACL et ONG dans la GDF d’Afrique centrale, il a été partagé les réflexions issues de l’initiative d’appui à l’utilisation des connaissances, innovations et pratiques (CIP) locales et autochtones déjà identifiées dans la gestion des Aires protégées : car du TN Sangha, du BSB Yamoussa et du PN Lomami. Cette initiative a démontré que les connaissances traditionnelles sont une source de résilience face à la pandémie COVID-19 pour plusieurs communautés. Elle a conduit à ce jour à l’élaboration d’un catalogue des CIP traditionnelles du BSB et du TNS en lien avec l’utilisation des plantes médicinales, la régulation de la capture de certaines espèces emblématiques ou fragiles, la restriction d’accès aux sites d’initiation, la régulation (temporelle ou spatiale) de la pêche, et leur prise en compte dans l’élaboration de plan d’aménagement et de gestion d’une aire protégée (cas du PN Lobeke). En perspective, il est envisagé l’élaboration d’un catalogue sous-régional sur les connaissances traditionnelles, l’élaboration d’une stratégie pour leur sécurisation et un guide sur l’intégration des CT dans les PAG sans oublier l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation (APA). Pour éviter la disparition de ces connaissances, il est requis la confiance des communautés, de consacrer du temps pour arriver à traduire ces connaissances dans les principes de durabilité écologique tout en permettant aux PACL d’accéder à leur sites culturels, gage du maintien en vie leurs connaissances traditionnelles.

Avec une participation de près de 30 personnes ; il a été retenu des échanges que la conservation de la biodiversité est à promouvoir tant dans les aires protégées qu’en dehors dans les APAC considérant que les PACL qui les gèrent disposent des connaissances traditionnelles qui ont contribué à leur survie (résilience face aux pandémies) et se transmettent d’une génération à une autre. Si la gestion des AP est facilitée par les outils élaborés et vulgarisés, ces connaissances méritent d’être aussi identifiées, documentées, répertoriées (catalogues) et prise en compte dans les outils de gestion (PAG d’une AP) et vulgarisées pour le bien être des PACL. La pérennisation de ces connaissances passe par l’amélioration du cadre légal et réglementaire ainsi que la collaboration entre parties prenantes.

Pour d’amples informations, bien vouloir contacter :

Arcel Bamba

arcel.bamba@giz.deside event iccn-GIZ

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