Zoom sur les axes prioritaires d’intervention et axes transversaux

Axe prioritaire d’intervention 1 : Harmonisation des politiques forestières et environnementales
 
Cet axe a pour objectif de renforcer la gouvernance forestière publique au moyen, entre autres : (i) de la mise en cohérence des politiques et législations forestières ; (ii) de la consolidation de l’application des réglementations forestières ; (iii) de la promotion de la gouvernance et la rationalisation des échanges commerciaux (FLEGT) ; et (iv) du renforcement des capacités des institutions-clés afin de promouvoir le respect des normes internationales et régionales applicables en matière fiduciaire, sociale et environnementale. La stratégie de mise en œuvre s’appuiera sur les thématiques prioritaires suivantes :
 
  • – mise en œuvre des accords et conventions internationales ;
  • – mise en cohérence des politiques forestières et environnementales ;
  • – renforcement et harmonisation des politiques, des cadres institutionnels et des législations nationales ;
  • – mise en œuvre de façon concertée des politiques et législations forestières et environnementales  nationales.
 
Axe prioritaire d’intervention 2 : Gestion et valorisation durable des ressources forestières
 
Il est clairement établi que les massifs forestiers jouent un rôle primordial dans la sauvegarde de l’environnement mondial. A cet effet, les forêts d’Afrique centrale qui constituent le second massif forestier tropical de la planète avec une  superficie estimée à 227 millions d’hectares (FAO, 2005) ont une importance stratégique. Ces forêts renferment une diversité floristique et faunique exceptionnelle et contribuent de ce fait aux économies des pays et à l’amélioration des moyens de subsistance des populations locales. Aussi, elles offrent des services environnementaux globaux.
Bien que disposant de taux de déforestation relativement faibles,  ces forêts sont sujettes à des menaces multiples (agro-industries, exploitations minières, infrastructures, transports, énergie, conflits,…) susceptibles de compromettre leur durabilité. C’est pour cela qu’il s’avère important de poursuivre les efforts pour garantir la gestion durable de ces écosystèmes. Un dialogue permanant entre les différents acteurs nationaux doit être maintenu pour juguler les menaces environnementales qui pèseraient sur les forêts du bassin du Congo. 
 
Il importe ainsi à travers cet axe de susciter la volonté politique des pays de la sous-région pour développer et mettre en œuvre des mesures pour pallier les menaces critiques auxquelles font face les forêts d’Afrique centrale. 
 
D’autre part, les méthodes d’exploitation utilisées engendrent encore des pertes significatives après récolte et pendant les processus de transformation, ce qui augmente la pression sur les ressources. Ces pertes occasionnent aussi des déperditions de recettes. A cet effet, il s’avère essentiel, pour garantir la durabilité des ressources forestières d’Afrique centrale, d’œuvrer pour une exploitation à faible impact et une transformation plus poussée  qui permettraient de procurer une plus-value aux produits forestiers provenant de l’Afrique centrale.
 
Tel est le contexte dans lequel est développé cet axe d’intervention en matière de gestion et de valorisation durable des ressources forestières et dont les thématiques prioritaires sont les suivantes :
 
  • inventaires des ressources forestières : bois – faune – PFNL /plantes médicinales, ressources génétiques ; 
  • renforcement et/ou mise en place d’observatoires nationaux et régionaux ;
  • installation du suivi géo-spatial des ressources forestières ;
  • mise sous aménagement des domaines forestiers permanents et tous autres types de forêts ;
  • zonage et sécurisation des territoires forestiers ;
  • connaissance des valeurs économiques des ressources forestières ;
  • valorisation économique des filières : bois, faune, PFNL, tourisme ;
  • élaboration, adoption et mise en œuvre des plans nationaux d’industrialisation de la filière bois ;
  • organisation des filières artisanales et des filières Produits forestiers non ligneux (PFNL) ;
  • promotion de la contribution des PFNL aux économies nationales et locales ;  
  • légalité et certification forestière.
 
Axe prioritaire d’intervention 3 : Conservation et utilisation durable de la diversité biologique
 
L’Afrique centrale renfermeune diversité biologique remarquable. Des efforts ont été déployés par les pays d’Afrique centrale pour conserver cette biodiversité. Toutefois, des menaces pour la préservation de ce patrimoine persistent. En effet, les principaux moteurs de la déforestation et de la dégradation de la diversité biologique identifiés à ce jour sont liés aux facteurs tels que la croissance démographique et l’urbanisation rapide, l’extraction minière, l’agro industrie, l’exploitation forestière, la collecte et production de charbon de bois et bois de feu, le développement infrastructurel (transport), etc. Ces facteurs exercent des pressions de plus en plus croissantes sur la biodiversité et avec une incidence déterminante sur l’avenir des écosystèmes concernés, du fait du chevauchement entre les différents usages
 
Cet axe d’intervention repose sur les thématiques prioritaires suivantes :
  • renforcement du réseau des aires protégées nationales et transfrontalières représentatif de tous les écosystèmes terrestres et aquatiques ;
  • aménagement des aires protégées ;
  • gestion concertée des zones et aires protégées transfrontalières ;
  • suivi écologique de la biodiversité dans les aires protégées et en dehors ;
  • valorisation des ressources génétiques ; 
  • suivi de la gestion et de l’utilisation des ressources/contrôle ;
  • développement de l’écotourisme ;
  • lutte contre l’exploitation illicite des ressources forestières, le braconnage et la criminalité faunique ;
  • valorisation/protection des connaissances traditionnelles
 
Axe prioritaire d’intervention 4 : Lutte contre les effets du changement climatique et la désertification
 
Le climat de la planète est de plus en plus perturbé, avec les conséquences tant sur la santé humaine que sur les moyens de subsistance, ainsi que sur les espèces et les écosystèmes. Par ailleurs, les superficies de terres agricoles arables diminuent de façon irréversible.
 
Ces grandes mutations sont désormais d’actualité, et force est de constater qu’aujourd’hui les saisons climatiques sont perturbées, la pluviométrie défie toutes les observations faites pendant les trente dernières années, les brouillards de poussières sont de plus en plus visibles et les températures sont beaucoup plus accentuées, etc. De même, l’on observe une dégradation importante des sols due à l’avancée du désert. 
 
Face à ces menaces, il devient plus qu’urgent pour la communauté internationale dans son ensemble et la COMIFAC en particulier, de réagir de façon conséquente et durable à travers les thématiques prioritaires suivantes :
  • régénération et reboisement forestier ;
  • développement et mise en œuvre des stratégies nationales d’adaptation aux changements climatiques ;
  • développement et mise en œuvre des mesures d’atténuation aux changements climatiques ;
  • lutte contre la dégradation des terres et la désertification.
 
Axe prioritaire d’intervention 5 : Développement socio-économique et participation multi-acteurs
L’enjeu majeur pour cet axe d’intervention est de favoriser au niveau des pays une croissance  génératrice d’emplois et de revenus pour le plus grand nombre de personnes. Il s’agit d’améliorer la contribution du secteur forestier au développement socio-économique des populations.
 
De même, les gouvernements des Etats membres et les partenaires aux niveaux national et sous-régional ont opté pour le processus participatif dans l’élaboration et la mise en œuvre du Plan de Convergence. Ce processus qui devra permettre d’associer le plus grand nombre d’acteurs (secteurs public et privé, société civile, partenaires au développement,…) constitue le gage à la fois de son appropriation par toutes les parties prenantes et un atout majeur pour la réussite des objectifs assignés à cet axe d’intervention.
 
Les thématiques prioritaires développées autour de cet axe d’intervention sont les suivantes : 
  • activités alternatives au braconnage ;
  • micro-projets générateurs de revenus pour les populations locales et autochtones ;
  • participation des acteurs ;
  • implication des populations locales et autochtones ;
 
Axe prioritaire d’intervention 6 : Financements durables
La réussite de toutes politiques et tous plans d’action de gestion forestière est conditionnée par la disponibilité des ressources financières. Des efforts pour le financement de la gestion forestière ont été faits ces dernières décennies par les Etats de la sous-région. Aussi des appuis financiers ont été apportés par les partenaires pour la mise en œuvre du Plan de Convergence.
 
En dépit de ces efforts, des besoins importants pour le financement du Plan de Convergence demeurent. C’est pour cela qu’il convient d’explorer, mettre en place et opérationnaliser les mécanismes de financement durables pour la conservation et la gestion des écosystèmes forestiers. 
 
En effet, le  financement  de la COMIFAC et de son Plan de Convergence  devrait être  assuré  par  une  contribution obligatoire  des  Etats  membres  selon  un  principe  égalitaire  ou  conformément  à  un mécanisme  de  financement  indexé  sur  un  taux  des taxes appliquées aux produits importés des pays tiers.
En sus des efforts propres des Etats membres, l’appui de la communauté internationale, le secteur privé, devront contribuer au financement du Plan de Convergence. La stratégie s’appuiera sur les thématiques prioritaires suivantes :
  • mise en place et opérationnalisation des Fonds forestiers et environnementaux nationaux ;
  • mécanismes novateurs de financement (Taxes de conversion des surfaces, échanges dette/nature etc.) ;
  • mécanismes de financement durables ;
  • financements bilatéraux et multilatéraux.
 
Axes transversaux
En plus des axes prioritaires d’intervention, trois (3) axes transversaux ont été définis. Le caractère transversal de ces axes est lié à la nature des actions prescrites qui concourent à l’atteinte des objectifs stratégiques des axes prioritaires d’intervention. En effet, les opérations portant sur la formation des cadres et agents forestiers, le renforcement des capacités des acteurs, la recherche appliquée et enfin la communication et l’éducation ont un caractère transversal. Ces opérations sont donc nécessaires pour la réalisation satisfaisante des objectifs stratégiques des axes prioritaires d’intervention.   
 
La mise en œuvre de ces axes transversaux devrait par ailleurs contribuer à l’appropriation du Plan de Convergence par toutes les parties prenantes, mais aussi et surtout, permettrait de créer et de maintenir un dialogue permanant entre les différents acteurs nationaux et sous-régionaux. 
 
En vue de contribuer à l’atteinte des objectifs stratégiques sus-énoncés, les axes transversaux sont composés des objectifs opérationnels, des résultats attendus et des indicateurs.
 
Axe transversal 1 : Formation et renforcement des capacités
La formation professionnelle souffre d’une disparité entre les programmes des différentes institutions de la sous-région, ce qui rend quelque peu difficiles les échanges entre apprenants d’une part, et d’autre part, la mobilité professionnelle entre les pays. De même, de nouveaux concepts de la gestion durable sont encore insuffisamment pris en compte dans les modules de formation. 
 
En dépit de ces insuffisances, des avancées ont été enregistrées ces dernières années dans le domaine de la formation, notamment, l’existence d’une cartographie des institutions de formation de même que des directives sous-régionales en matière de formation forestière et environnementale. 
Pour garantir la prise en compte de nouveaux concepts ou nouveaux défis du  secteur forêt-environnement, les enseignements dispensés dans les établissements de formation professionnelle doivent répondre directement à la demande et aux besoins des utilisateurs qu’ils soient publics ou privés, ce qui n’est pas encore le cas dans la sous-région. Ces institutions ne disposent pas aussi des ressources nécessaires. Par ailleurs, très peu de ces institutions ont développé un partenariat avec le secteur privé d’où la nécessité de créer ou de renforcer les centres professionnels de formation aux métiers bois et PFNL notamment. Dans cette optique, le RIFFEAC organise et fédère les institutions devant accompagner la révision des modules dans les programmes de formation forestière et environnementale et assurer la cohérence de cette révision. 
 
Axe transversal 2 : Recherche-développement
La recherche forestière est le parent pauvre de la recherche en Afrique centrale. Elle n’est pas suffisamment financée et évolue de manière dispersée d’un pays à l’autre alors que les problématiques sont souvent similaires. Aussi, à quelques exceptions près, les activités de recherche sont peu connectées aux préoccupations directes des Etats, des entreprises du secteur privé ou de la société civile. 
 
Il s’agit à travers cet axe transversal de faire en sorte que les résultats de travaux de recherche puissent répondre aux besoins des acteurs à court, moyen, et long termes. Des synergies doivent être développées entre les parties prenantes en vue de la valorisation des résultats de la recherche pour le développement. De même, la recherche devrait bénéficier de la collaboration des institutions partenaires et de l’appui des utilisateurs de ses résultats. 
Il est nécessaire de ce fait que des partenariats opérationnels se nouent, se multiplient et se généralisent dans la sous-région entre les universités, les organismes spécialisés de recherche, les opérateurs économiques, les utilisateurs de nouvelles connaissances, la société civile, les partenaires au développement et les Etats détenteurs du patrimoine naturel. 
 
Axe transversal 3 : Communication, sensibilisation, information et éducation
De nombreux vecteurs de communications modernes ont été développés ces dernières années aux niveaux national et sous-régional pour informer le grand public sur des questions diverses. En dépit de ces avancées, il existe toujours un déficit de communication en matière de conservation et de gestion durable des forêts. Cela est à l’origine d’une sous-information du grand public, voire une désinformation de l’opinion internationale sur les réalités de la gestion forestière en Afrique centrale. 
 
Bien que les administrations en charge des forêts se soient dotées des cellules en charge de la communication, les textes régissant le secteur forestier ou toute autre information sur le secteur-environnement restent mal, voire peu ou pas connus par les acteurs eux-mêmes sur le terrain. Par ailleurs, de nombreux outils et supports de communication ont pu être développés par la COMIFAC dans le cadre de sa stratégie de communication dans le but de faire connaitre l’institution et informer sur les performances de la mise en œuvre du Plan de Convergence. Cette stratégie en cours d’actualisation devrait permettre d’une part à la COMIFAC de développer des outils de marketing et de vulgarisation du Plan de Convergence, et d’autre part, aux pays de s’en inspirer pour élaborer leurs propres stratégies.
 
Il est nécessaire que les efforts en matière de communication, de sensibilisation, d’information et d’éducation soient poursuivis ou renforcés. Ainsi, chaque acteur dans la sous-région devra se doter de stratégies appropriées pour mieux faire connaître ses réalisations, partager ses expériences, renforcer l’adhésion et la participation des parties prenantes dans la gestion durable des écosystèmes forestiers. 

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