COMIFAC à la CoP26 : Secteur Privé – La Fédération de Grande Bretagne du Bois, l’Association Chinoise du Commerce du Bois et les pays d’Afrique Centrale appellent à une gouvernance mondiale pour les forêts mondiales pour plus d’équité.

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Glasgow, UK, 6 novembre 2021- Co-organisée par la COMIFAC, la Facilitation Allemande du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFC) et la Fédération de Grande Bretagne du Commerce du Bois (TTF UK), une importante session sur le secteur privé a eu lieu ce 06 Novembre 2021, au Pavillon COMIFAC de la CoP26, sur le Thème : « Les Forêts mondiales ont besoin d’une Gouvernance Mondiale ».

Cette session qui a rassemblé une soixantaine de participants en présentiel et en ligne, avait pour panelistes : (i) Mr David HOPKINS, Directeur général, Fédération britannique du commerce du bois, (ii) Mr Ghislain MOUSSAVOU, Directeur Général des Forêts du Gabon, représentant l’Afrique Centrale, et Mr Li JIAFENG, Président de la China Timber & Wood Products Distribution Association (CTWPDA). Cette session a également eu la participation active et remarquée de Mr Chouaibou NCHOUTPOUEN, Secrétaire Exécutif Adjoint de la COMIFAC. Elle avait pour objectif de sensibiliser les Décideurs clés des politiques climatiques, forestières et environnementales, ainsi que les dirigeants du secteur forestier privé au niveau mondial, sur la nécessité d’une gouvernance mondiale pour les forêts du monde.

Dans sa présentation liminaire, Monsieur David HOPKINS, a souligné l’importance de la gouvernance pour soutenir et faire face aux défis de la foresterie et de la conservation de la nature à la COP26. Il a en outre, rappelé que l’exploitation forestière illégale, la déforestation et la dégradation des forêts et autres sont des problèmes constants, mais que nous avons les moyens d’inciter au changement pour en inverser la tendance, mais tout en encourageant l’investissement et le commerce durables.

Pour lui, « le secteur des bois tropicaux a un rôle clé dans la réalisation des objectifs de conservation des forêts visé par la COP26, et le secteur privé est prêt à agir, mais ne peut pas seul. Les gouvernements producteurs et consommateurs doivent s’unir pour établir une gouvernance habilitante requise. Les gouvernements des pays producteurs, ceux des pays consommateurs et les dirigeants du secteur privé doivent dialoguer ensemble pour la mise en place d’un système de gouvernance incitatif et équitable, qui soit bénéfique du point de vue de la conservation des écosystèmes forestiers, du développement économique et social des pays producteurs, et du marché ». Il a également démontré, à travers des diagrammes présentant les données statistiques,

l’importance des forêts tropicales humides pour les objectifs d’atténuation du changement climatique que vise la COP26, la nécessité de renforcer la légalité et la durabilité dans le secteur des bois tropicaux, et le rôle essentiel que les gouvernements peuvent et doivent jouer pour établir des conditions de gouvernance favorables, dans le cadre de leurs propres actions et travailler ensemble avec le secteur privé et les autres parties prenantes, en tant que communauté internationale.

Tout en reconnaissant de manière particulière, la valeur du Bassin du Congo en tant que dernière forêt existante ayant le potentiel de rester un puissant puits de carbone net, Mr David HOPKINS, a présenté les efforts accomplis par son Association du secteur privé, pour faciliter une relation étroite avec les associations professionnelles dans les pays APV/FLEGT de la COMIFAC (Cameroun, République démocratique du Congo, Gabon et République du Congo), à travers des sessions et ateliers organisés afin de parvenir à l’Accord sur les bois tropicaux.

Par ailleurs, il a exprimé, la frustration grandissante du secteur privé d’être préoccupé par les exigences de gouvernance, alors que c’est d’abord le rôle régalien des gouvernements. « Nous avons besoin d’un nouvel accord sur le bois tropical, qui permette de rationaliser et simplifier tous les systèmes existants, mettant en place un système robuste, très pratique et accepté par tous dans un cadre international », a-t-il martelé.

Ainsi, au lieu de multiplier les accords bilatéraux, le souhait c’est un cadre international doté d’un accord multilatéral avec tous les pays intéressés: les pays Européens, les USA, la Chine, etc. Il s’agit alors dans ce cadre, de « définir les processus et soutenir une gouvernance solide, reconnaitre les normes des bois tropicaux, encourager les marchés de consommation à être rigoureux, en matière de bonne gouvernance, et décourager ceux qui ne peuvent le démonter ». ..  « Il faut un Secrétariat et un forum international pour prendre effectivement en charge la gouvernance internationale du bois, améliorer la valeur dans les pays, susciter la création des emplois et le développement économique de ceux qui en dépendent ».

A sa suite, Mr Ghislain MOUSSAVOU, Directeur Général des Forêts de la République Gabonaise, a dans ses propos, mis en lumière tous les efforts déployés par les pays d’Afrique central et le Gabon en particulier, pour améliorer la gouvernance forestière. Il a évoqué notamment les nombreuses décisions, mesures fortes et courageuses prises par le Gabon depuis plus d’une dizaine d’années, pour renforcer et promouvoir la légalité, la traçabilité et la certification forestière. Entre autre, (i) l’interdiction de l’exportation du bois en grume, la promotion de la transformation du bois, (ii) la décision que tout bois commercialisé soit tracé à partir d’un code barre qui garantisse la bonne gouvernance à partir de 2022, avec des émissions de certificats et des systèmes de vérification, etc.

Malheureusement, ces efforts consentis par les gouvernements des pays d’Afrique centrale et qui ont un coût énorme, ne sont pas reconnus par les gouvernements et marchés des consommateurs. Il s’agit alors pour lui d’une frustration qui n’est pas juste, ni équitable. Pour illustrer cette situation, Mr MOUSSAVOU a comparé les doutes et soupçons placés sur les systèmes de légalité des pays producteurs d’Afrique centrale, à ceux qui seraient placés sur les Passeports émis par ces pays. Pourtant, les pays d’Afrique centrale ont une totale confiance en la légalité des produits issus des pays occidentaux. Ceci montre à suffisance que des progrès sont faits, mais ne sont pas suffisamment reconnus.

« Notre bois légal doit être accepté dans tous les marchés, …, on doit s’entendre sur la crédibilité de la légalité du bois qui sort du Gabon, du Cameroun et des autres pays de l’Afrique centrale et lui donner plus de valeur. A cet effet, il faut un dialogue avec les partenaires, à tous les niveaux, bilatéral, multilatéral, avec la Chine, les USA, la Grande Bretagne et tous les autres pays consommateurs, ainsi que le secteur privé, afin de s’entendre sur les normes de légalité et assurer la crédibilité qui valorise notre bois sur les marchés internationaux ».

Pour Mr MOUSSAVOU, les efforts du Gabon se poursuivent. Le Gabon travaille en ce moment sur un label « bois du Gabon », avec un cahier de charge qui garantisse la légalité, prend en compte toutes les normes environnementales et la gestion de la faune, avec l’implication effective des populations locales. La Gabon travaille sur ce dossier avec l’OIBT, l’ATIBT, les ONG internationales, afin d’établir un ensemble de standards (principes, critères et indicateurs).

Il est donc important, a-t-il poursuivi, d’établir un cadre international pour assurer que nos produits soient reconnus effectivement légal, sur le marché international. Car en effet, d’importants progrès sont faits par nos pays, mais ne sont pas suffisamment reconnus.

Prenant la parole à son tour en ligne, Mr Li JIAFENG, Président de la China Timber & Wood Products Distribution Association (CTWPDA) a déclaré, « la chine n’a pas pu être physiquement là, mais elle a un message important à donner dans le cadre de cette session ». « Nous devons profiter des forêts pour développer les économies de pays les plus pauvres, tout en tenant compte de l’importance de ces forêts pour la séquestration du carbone ». Pour lui, « il y a des certificats avec les parties prenantes de l’industrie du bois, mais il faut un consensus pour déterminer la légalité du bois, établir des mécanismes d’échange d’information, avec toutes les parties prenantes, afin d’améliorer la confiance…. Il faut développer l’industrie forestière durable et la chaine d’approvisionnement du bois. Il est souhaitable qu’il n’y ait pas une multitude de systèmes de légalité et de certificats, mais un système consensuel qui soit accepté par toutes ls parties prenantes, à l’échelle internationale».

La session s’est achevé par un jeu de questions-réponses qui ont permis de relever quelques points importants, comme la liberté de choix des consommateurs par rapport à leur niveau de confiance qui doivent être toujours garantie, et la manière de prendre en compte les systèmes existants dans lesquels certains pays se sont déjà engagés.

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