« Fair Deal », un « Accord Équitable » mobilisé à Berlin en Allemagne pour le Bassin du Congo et ses périphéries…

Berlin, Allemagne, 8 septembre 2021

Sous le patronage de Son Excellence le Ministre Fédéral Allemand de la Coopération Economique et du Développement, Dr. Gerd Müller, s’est tenue à Berlin, en République Fédérale d’Allemagne le 07 septembre 2021, en marge du Symposium sur les Forêts Tropicales, une « Journée des Forêts du Bassin du Congo ».

 

Y ont pris part, huit ministres des pays d’Afrique centrale à savoir du Burundi, Cameroun, Gabon, Guinée Équatoriale, République Centrafricaine, République du Congo, République Démocratique du Congo et Tchad. Le Rwanda y a été représenté par le Directeur Général des Forêts.

Au cours de la cérémonie, la « Déclaration d’engagement des Etats membres de la COMIFAC pour les forêts d’Afrique centrale et l’appel pour un financement équitable » a été présentée et un Aide-Mémoire de la Journée des Forêts du Bassin du Congo signé par l’Allemagne et la COMIFAC.

La signature du Ministre Müller représente la promesse de l’Allemagne d’œuvrer sur la scène politique internationale pour que les forêts tropicales du bassin du Congo reçoivent une part équitable des fonds climatiques et de la biodiversité. En contrepartie, les signataires du bassin du Congo acceptent d’assumer davantage de responsabilités en matière de protection des forêts. Ce « Fair Deal » « accord équitable » contenu dans la Déclaration a été présenté par le Président en Exercice de la COMIFAC et le Facilitateur de la République Fédérale d’Allemagne à un large publique connecté numériquement en Allemagne, dans le bassin du Congo et au-delà.

Un « Fair Deal » « accord équitable » pour le Bassin du Congo

Par cette Déclaration, les signataires d’Afrique centrale reconnaissent les services de la forêt du Congo (capacité de stockage du CO2, patrimoine génétique, habitat et espace économique) comme un bien public mondial et déclarent leur engagement commun pour la conservation de ses ressources naturelles, par exemple à travers :

  • Le renforcement du rôle de la forêt du Congo dans les débats mondiaux sur le climat ;
  • La privatisation croissante de la gestion des zones protégées ;
  • Davantage de possibilités pour la société civile et les populations autochtones de participer aux processus décisionnels ;
  • La création d’une plateforme d’échange suprarégionale pour contenir la transhumance (accroissement des troupeaux bovins qui dégénèrent les forêts) ;
  • Et davantage de mesures de reboisement là où les forêts ont déjà disparu.

En guise de “contrepartie”, les signataires africains attendent davantage de soutien technique, politique et financier de la part de la communauté mondiale et lancent un appel en faveur d’une meilleure coordination des mécanismes de financement internationaux et des initiatives politiques, ainsi que d’un accès adéquat  et équitable  aux financements climatiques et de biodiversité et aux marchés mondiaux des bois tropicaux et d’une plus grande promotion des produits du bois à haute valeur ajoutée.

Un axe majeur de ce document Déclaration de la COMIFAC est en phase avec l’appel du Ministre Müller pour un “accord équitable” : un engagement international envers le Bassin du Congo, proportionnel à ses services à la société mondiale. Une évaluation de l’efficacité des instruments de protection actuels (par exemple, REDD+) devrait également être utile.

L’importance du Bassin du Congo

Après l’Amazonie, le bassin africain du Congo possède la deuxième plus grande région forestière tropicale contiguë de la planète. Sa biodiversité est unique, les forêts abritent d’innombrables espèces animales et végétales. En outre, elles constituent la base de la vie de millions de personnes dans la région et, en tant que réservoirs de carbone, elles contribuent de manière significative à la stabilisation du climat mondial. Leur importance pour le climat mondial ne peut être surestimée !  Comparée aux forêts tropicales d’Amérique du Sud et d’Asie du Sud-Est, elle est encore très intacte – dans le même temps, le taux de déforestation y a augmenté plus que partout ailleurs dans le monde ces dernières années. La raison en est, entre autres, la conversion des zones forestières en terres arables ainsi que la demande croissante de terres et de bois de chauffage par la population grandissante.

Le Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC) a été fondé en 2002 pour faire face à la perte inquiétante des forêts et aux défis du développement dans la région. Les 121 membres comprennent non seulement les États riverains riches en forêts, mais aussi des donateurs tels que l’Allemagne, la France, les États-Unis, la Belgique, le Royaume-Uni et l’UE, des organisations internationales (non gouvernementales), des instituts de recherche et des acteurs du secteur privé et de la société civile. En janvier 2020, le BMZ a repris la présidence tournante du PFBC et a nommé le Dr Christian Ruck pour le diriger.

La déclaration exprime la volonté des parties prenantes d’assumer conjointement plus de responsabilités pour la conservation des forêts tropicales riches en espèces du Bassin du Congo. Elle a été rédigée conjointement par les membres du PFBC sous la présidence allemande. Le large cercle régional et international de supporters donne à la Déclaration la force nécessaire pour exiger un “accord équitable” lors des prochaines conférences des Nations unies sur le climat et la biodiversité : Amélioration de la gouvernance forestière dans la région en échange de la reconnaissance mondiale des services écosystémiques importants fournis par les forêts du Congo – sur le plan politique et financier.

Après l’événement au BMZ, les invités Ministres ont été reçus par des parlementaires lors d’une Journée du Bassin du Congo au Bundestag allemand et ont rencontré des organisations non gouvernementales allemandes tels que le WWF et Nabu, les ministères de l’Environnement et du Développement, des représentants de la GIZ et de la KfW, l’Association africaine des entreprises allemandes, l’ATIBT, l’entreprise forestière durable interholco ou l’alliance de donateurs CAFI pour échanger des points de vue sur les approches de projet et l’aide nécessaire dans le domaine de la protection de la forêt tropicale.

 Ils ont dit :

Jules Doret Ndongo – Ministre des Forêts et de la Faune du Cameroun et Président de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale COMIFAC :

« Qu’il me soit permis de remercier la République Fédérale d’Allemagne du PFBC, Son Ministre fédéral de la Coopération et du Développement (BMZ) et le Dr Christian Ruck Facilitateur du PFBC pour la reconnaissance de l’importance des forêts du Bassin du Congo pour l’humanité tout entière en tant que puits de carbone en voie de devenir le plus important au monde et qu’on ne saurait abandonner aux seuls Etats qui l’héberge et la garde et qui en plus font face aux soucis de satisfaction des besoins essentiels de leurs citoyens. C’est pourquoi, il est nécessaire de souligner que le Bassin du Congo devrait bénéficier des appuis financiers conséquents pour ses services rendus au monde entier pour la conservation, la gestion durable, la lutte contre les changements climatiques et le développement communautaire.

À travers la Déclaration signée et présentée, qui est comme une charte d’engagements des pays membres de la COMIFAC, consiste d’abord à réitérer  la prise de conscience des pays abritant le bien face aux enjeux liés à sa gestion,  de montrer à la Communauté internationale que les Etats du Bassin du Congo sont prêts à fournir des efforts supplémentaires pour protéger ce bien et surtout de porter à l’attention de la Communauté internationale que face aux défis liés à la gestion du bien, la seule volonté des Pays du Bassin du Congo ne suffit plus. L’union des forces et des moyens reste la meilleure approche pour soutenir et régénérer ce grand écosystème. C’est alors qu’est apparue cette notion toute particulière de « Fair deal » que nous avons voulu introduire pour rendre solidaire la Communauté internationale dans notre approche de renforcer le rôle du Bassin du Congo comme poumon du Monde… »

Le ministre fédéral Gerd Müller

“Les forêts du Bassin du Congo ont une valeur inestimable – pour les populations, mais aussi pour la stabilisation du climat mondial. Ensemble, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que les habitants de la région puissent satisfaire leurs besoins fondamentaux et avoir des perspectives de développement économique, sans pour autant détruire davantage les forêts. Je suis très reconnaissant au Dr Christian Ruck pour son extraordinaire engagement dans la région. Et je suis très heureux que M. Doret Ndongo et les ministres de la région d’Afrique centrale se soient rendus en Allemagne pour échanger avec des experts, des ONG et des responsables politiques allemands sur les possibilités de soutien allemand à la protection des forêts tropicales. “

Dr Christian Ruck – Facilitateur du Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo : “Je suis ravi de la bonne coopération et du grand engagement conjoint des parties prenantes du PFBC et du fait que nous soyons parvenus à nous mettre d’accord sur cette déclaration commune. Les perspectives de la société civile, des représentants politiques nationaux, du secteur privé, des experts et de la communauté mondiale sont en partie très différentes et contradictoires en raison des différents intérêts en présence. Je suis donc d’autant plus fier que nous puissions adopter cette déclaration commune aujourd’hui. Il s’agit d’un signal important pour les négociations de l’ONU sur le climat et la biodiversité – afin que le bassin du Congo fasse l’objet d’une plus grande attention !

Bien vouloir consulter les photos de la journée…

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