“Il sied aussi de noter que contrairement aux vingt dernières années, aujourd’hui les facteurs déstructurant des habitats sont des Investiments en dehors du cénacle des forestiers.”

NOTE DU PARTENARIAT POUR LES FORETS DU BASSIN DU CONGO (PFBC)

CONSEIL ORDINAIRE DES MINISTRES DES PAYS MEMBRES DE LA COMIFAC

Yaoundé du 9-10 juillet 2019

 

Excellence Monsieur le Président en exercice de la COMIFAC,

Excellence Monsieur le Ministre des Forêts et de la Faune du Cameroun,

Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres,

Excellences Mesdames et Messieurs Chefs des Missions Diplomatiques,

Monsieur le Secrétaire General de la CEEAC

Monsieur le Secrétaire Exécutif de la COMIFAC

Monsieur le Secrétaire Permanent de l’OCFSA

Distingués invités, tous protocoles observés suivant vos titres et rangs respectifs.

La facilitation du Partenariat des Forest du Bassin du Congo conduite par le Royaume de Belgique, à travers le Ministre d’Etat François Xavier de Donnea vous remercie pour l’honneur que vous lui faite de prendre part à cette session ordinaire du Conseil des Ministres COMIFAC ici à Yaoundé.

Le Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC) a été lancé par la communauté des Etats et des partenaires internationaux ainsi que des Etats de l’Afrique Centrale dans le cadre de la préservation des écosystèmes forestiers du bassin du Congo- comme deuxième poumon de la planète après le bassin Amazonien. Ce partenariat sera officiellement inauguré en 2002 par le Département d’Etat des Etats Unis d’Amérique via son secrétaire d’Etat à l’époque, à savoir le General Colin Powell, dans le cadre du Sommet Mondial sur le Développement Durable à Johannesburg en 2002, et comprend actuellement 114 dont 10 pays d’Afrique centrale et près d’une centaine de partenaires concernés par les écosystèmes des forêts du bassin du Congo

Ce partenariat est endossé à la résolution 54/214 de l’Assemblée Générale des Nations Unies qui a appelé la communauté internationale à appuyer les efforts de conservation et de gestion durable des forêts du Bassin du Congo, tels que traduits dans la déclaration des Chefs d’État de Yaoundé 1999. Avec l’appui des partenaires l’on peut constater aujourd’hui qu’une bonne partie du chemin a été faite dans la mise en œuvre du Plan de Convergence, principalement en ce qui concerne les connaissances des ressources et l’harmonisation des politiques. Les engagements des Etats en cette matières se reflètent à ces jours par des Plan Nationaux Foret, Climat et Biodiversité.

A sa dix-huitième année de fonctionnement le PFBC réalise aussi que beaucoup reste à faire pour à la fois la valorisation économique et financière optimale des ressources et aussi de leurs sécurisation face au grand braconnage.

Aussi, dès sa prise de la Facilitation du PFBC en Janvier 2018, le Royaume de Belgique avec l’appui de l’Union Européenne et de la République fédérale d’Allemagne, a expliqué sa feuille de route auprès de vous les politiques et des autres parties du PFBC.

Ces missions d’information et de consultation ont conduit successivement la Facilitation du PFBC auprès des Etats à Yaoundé, à Kinshasa, à Brazzaville, à N’Djamena, à Kigali, à Libreville, et à Malabo, et aussi auprès du Secrétariat Exécutif de la COMIFAC et du Secrétariat General de la CEEAC, comme aussi auprès des autres partenaires de la sous-région dont notamment le Représentant spécial du Secrétaire General de l’ONU pour l’Afrique Centrale à Libreville au Gabon.

De ces échanges, il est ressorti de la nécessité de rehausser le dialogue politique direct entre les états et les partenaires techniques et financiers, mais aussi de la nécessité de se focaliser sur des thématiques clés qui constituent à la fois des défis complexes et voire des menaces à la sécurité et à la stabilité de la sous-région, et aussi de pointer le risque possible pour un modèle économique ‘’non compétitif ‘’n’intégrant pas structurellement la préservation des ressources exceptionnelles en biodiversité du bassin du Congo.

Ces défis sont prioritairement de deux ordres, l’un lié à la nécessité des stratégies adéquates pour la préservation des ressources faces aux systèmes de plus en plus sophistiqués et fortement armés du grand braconnage, notamment à travers des modèles performants de gestion des aires protégées ; et de l’autre la conciliation des agendas de la conservation des ressources et celles des croissances économiques attendues au niveau des pays de l’Afrique Centrale.

En ce qui concerne l’érosion des ressources faunique, Il est clair qu’aujourd’hui le bassin du Congo est pris en tenaille entre des groupes armées en libre circulation d’une part dans les zones sahélo sahélienne et le flux de braconnier organisé venant de l’Afrique septentrionale jusqu’ au golfe d’Aden comme point de chute pour l’exportation des produits braconnés de la sous-région. Le plus grand risque dans ce contexte serait que les aires protégées finissent comme des sanctuaires des groupes armés en circulation dans la sous-région. La matérialisation des accords transfrontaliers entre les pays s’avère importante pour réussir ce combat supranational dans le cadre d’une lutte efficace contre ce fléau.

C’est donc dans cet esprit à rehausser le dialogue et identifier des réponses appropriées aux menaces et défis du Bassin du Congo , que se sont tenues deux grandes rencontres importantes ,notamment la Réunion des Parties PFBC a Bruxelles en Novembre 2018 et la conférence internationale des Ministres en charge des aires protégés , de la défense et de la sécurité à N’Djamena Ndjamena sur la sécurité, le braconnage, la transhumance et la circulation des groupes armés entre le Sahel et l’Afrique Equatoriale (en annexe le communique des Ministres des pays COMIFAC-le Cameroun, la RCA, le Tchad, la RD Congo, le Soudan, Sud Soudan ,du Niger , de la CEEAC, et de la CEDEAO )

Cette conférence s’est tenue sous le haut patronage de son Excellence le Président Idriss Deby ITNO, qui avait reçu en audience la facilitation et le Secrétaire Exécutif de la COMIFAC a ce sujet.

Dans la même logique à poursuivre ce dialogue entre les politiques et les partenaires de la sous-région, nous avons récemment organisé à Malabo du 11 au 13 juin le dialogue haut niveau entre les Ministre COMIFAC, la CEEAC et les bailleurs à savoir : l’Union Européenne, la Coopération Allemande, et les représentants du Service Forestier des Etats Unis d’Amérique et la Banque Africaine de Développement et les autres partenaires techniques de la sous-région membres des collèges du PFBC. Nous en profitons pour vous remercier une fois de plus pour votre présence et active participation à ces travaux de Malabo.

Présentement, la Facilitation est en concertation avec l’Association Internationale pour les bois tropicaux (AITBT)pour une visibilité du Bassin du Congo lors du forum prévu en octobre avec les industriels chinois importateurs du bois réunis au sein du GGSC.

Ce processus de concertation permanente entre les acteurs sur les grands défis et menaces dans le Bassin du Congo, a donc déboucher sur deux éléments importants à savoir :

La Déclaration de Bruxelles et celle de N’Djamena. Nous profitons donc de ces travaux pour vous les transmettre officiellement. Si la Déclaration de Bruxelles a davantage mis l’accent sur la bonne gouvernance du secteur privé et son impact sur les écosystèmes du Bassin du Congo ainsi que de leurs populations ; celle de Ndjamena s’est appesantie sur le caractère désormais d’urgence et de sécurité nationale en ce qui concerne le braconnage, la transhumance incontrôlée et la circulation des groupes armés dans et autour des aires protégées entre le Sahel et l’Afrique Equatoriale. La Facilitation prévoit d’organiser une réunion des experts Pays et partenaires techniques pour les aspects opérationnels de la Déclaration de Ndjamena en décembre 2019.

A Bruxelles les parties ont réfléchi sur la nécessité d’une croissance économique durable dans le bassin du Congo, laquelle optimiserait le retour sur investissement aussi bien au niveau des populations que des ressources en biodiversité des pays du Bassin du Congo.

En effet autant la croissance économique reste légitime, de même les risques des pertes en biodiversité s’avèrent importante si des mesures d’accompagnement pour la responsabilité, l’inclusivité et la durabilité ne sont associées à la croissance économique tout azimut. De ce fait, notre souhait serait que la COMIFAC comme la CEEAC renforcent leur coopération sur le développement des nouveaux outils qui devront labeliser le business durable et responsable dans le bassin du Congo.

Excellences Messieurs Mesdames les Ministres

Distingués invités,

Vingt après la Déclaration de Yaoundé, et quatorze ans après le lancement du Plan de Convergence, la région Bassin du Congo a connu des mutations importantes liées à la fois aux effets positifs de la mondialisation, mais aussi aux effets collatéraux des marchés émergents des produits illicites liés à la faune sauvage et aux ressources forestières. Il sied aussi de noter que contrairement aux vingt dernières années, aujourd’hui les facteurs déstructurant des habitats sont des Investiments en dehors du cénacle des forestiers.

Ce nouveau contexte appelle à une évaluation des actions menées à ce jour et de l’efficience des approches, comme aussi des outils afin de réussir une démarche articulée entre la croissance économique durable, les bénéfices directs aux populations, la part du secteur foret dans le PIB des Etats, et la diversification des secteurs liés à la création des richesses vertes dans les Etats du Bassin du Congo. Cette équation ‘’absolument à résoudre ‘’ demeure la pierre angulaire pour relancer la réflexion sur le paradigme de la gestion des forêts et de la biodiversité dans le Bassin du Congo.

Cet aspect de la compétitivité durable et responsable porte autant sur les questions des priorités nationales dans le développement de plan directeurs d’aménagement de leurs territoires afin de sécuriser des macro zones viables, les outils de certification et leurs compétitivités dans le secteur du bois, les délégations de gestions des aires protégées et des engagements multi acteurs impliquant aussi bien le secteur privé de la production, que des institutions de financements des projets structurants entre les pays de la sous-région.

Fort de ce constat, les partenaires réunis au sein du PFBC apprécieraient un leadership institutionnel stratégique autour de ces questions au niveau de la sous-région.  Dans ce volet, principalement sur le commerce du bois, la Facilitation du PFBC avec l’appui de AITBT se rendra a en Chine à Shanghai dans le cadre du forum sur le Bois tropicaux, et la facilitation reste ouverte à faciliter la présence de la COMIFAC a ces assises.

Au nom du Ministre d’Etat et Facilitateur du PFBC, je vous souhaite plein succès à vos travaux.

Je vous remercie

 

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