Nouvelles de la COP 27 Climat Sharm El-Sheikh, Egypte Jour 3 et 4( 8-9 novembre 2022 )

Sharm El-Sheikh, Egypte 8-9 novembre 2022 

Près de 110 chefs d’Etat et de gouvernement ont pris part depuis à la COP27 à Sharm El-Sheikh en Egypte, aux assises de la 27e Conférence des Parties (COP) sous la Convention Climat.

 

Parmi la série de discours prononcés et des déclarations faites, figurent ceux des Chefs d’Etat d’Afrique centrale. En effet, après le président hôte S.E. M. Abdel Fattah al-Sissi d’Egypte, puis son successeur en 2023, le cheikh Al Nehayan des Émirats arabes unis, se sont succédé le Président de la République du Congo, S.E M. Denis Sassou Nguesso, le Président de la République Gabonaise, S.E. M. Ali Bongo Ondimba et le Président de la République Centrafricaine, S.E. M. Faustin Archange Touadera.

Le mardi, 8 novembre 2022, d’autres pays représentés par leur Premier Ministre ou Vice-Présidents vont prendre la Parole. C’est le cas de la République Démocratique du Congo (RDC) et de l’Angola.

S’agissant de la RDC, le Premier Ministre M. Jean Michel Sama Lukonde Kyenge a appelé les dirigeants mondiaux réunis au segment de haut niveau à la COP27, à tenir et respecter leur engagement de la finance climatique souscrit l’année dernière à Glasgow. Il s’est appesanti sur le rôle que la RDC à travers ses ressources environnementales en faveur de l’humanité entière. Ses services écosystémiques méritent de droit des compensations au prorota de leur valeurs et contribution dans la lutte contre le changement climatique. Ainsi, le Chef du Gouvernement congolais a-t-il relevé les efforts fournis par la RDC pour préserver ses ressources environnementales tout en maintenant l’idéal de la recherche du bien-être de sa population. Il a fait remarquer l’urgence de standardisation du prix de carbone en vue de faciliter les pays moins développés qui apportent une contribution dans la lutte contre le changement climatique de pouvoir prendre en charge des projets d’adaptation.

De manière générale, tous les Chefs d’Etat africains ont plaidé pour une plus grande redistribution financière afin d’aider leurs pays à s’adapter aux aléas du changement climatique. Mais jusqu’à présent, c’est le volet « atténuation des émissions de gaz à effet de serre », priorité des pays riches, qui s’est taillée la part du lion.

L’Afrique, continent le plus vulnérable au changement climatique selon le Giec, espère des engagements sur un mécanisme de financement spécifique pour les « pertes et dommages » car les dégâts déjà subis par le continent réduisent à néant ses efforts de développement en détruisant ses infrastructures, ses terres ou son patrimoine. Le point a été inscrit dimanche à l’agenda des négociations pour la première fois.

Le continent africain souhaite enfin qu’on l’aide à préserver ses forêts, en particulier dans le bassin du Congo devenu le premier poumon de la planète. Un certain nombre d’évènements doivent avoir lieu sur la question des puits de carbone en général (océan, mers, forêts…).

Quelques enjeux pour la COP 27

Les engagements budgétaires des pays riches au cœur des débats

Avec une présidence africaine, la justice climatique sera au cœur des débats. Car si les pays du G20 sont responsables de 80 % des émissions mondiales, ce sont les pays les plus pauvres (et notamment africains) qui en paient le plus lourd tribut. En 2009, les pays développés se sont engagés à mobiliser chaque année 100 milliards de dollars à partir de 2020 pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique. Seuls 83,3 milliards de dollars ont été versés en 2020. Le Pacte de Glasgow de la COP26 a repoussé l’échéance pour le versement des 100 milliards de dollars à 2023. Il s’agira de veiller à la crédibilité de cette promesse lors de la COP27.

L’un des enjeux majeurs de la COP 27 sera de réussir à faire payer les pays riches pour les «pertes et dommages» subis par les pays en développement, en première ligne face aux conséquences inévitables du changement climatique.

Dans ce même sciage, la Vice-Premier Ministre de l’Environnement et Développement Durable de la RDC, Mme Ève Bazaiba Masudi est intervenue lors de l’ouverture des travaux de la COP 27 où elle a en session plénière, dénoncé l’aide au développement que nous apportent les pays développés en matière de fonds climatiques. Elle a relevé les efforts menés par les pays africains en général et ceux du bassin du Congo en particulier face aux effets des changements climatiques, lesquels pays ne reçoivent pas en retour le fruit de leurs efforts, mais, continuent de recevoir des dons de la part des pays industriels qui sont responsables de plus de 80% de pollutions dans le monde. Elle a martelé l’urgence de quitter ce type de partenariat pour aller vers une partenariat Gagnant Gagnant.

Le financement des « pertes et préjudices »

Certaines conséquences du changement climatique sont irréversibles. Les pays en développement souhaitent que les « pertes et préjudices » soient compensés par des financements spécifiques. Toutefois, les pays industrialisés, notamment les États-Unis et France ont toujours refusé.

Le montant à allouer à l’adaptation

Selon le dernier rapport de l’ONU, d’ici 2030, entre 160 et 340 milliards de dollars seront nécessaires chaque année pour s’adapter au changement climatique. Or, selon le rapport d’Oxfam, les deux tiers des financements sont aujourd’hui consacrés à l’atténuation. Lors de la COP26, les États industrialisés se sont engagés à doubler leurs financements destinés à l’adaptation entre 2019 et 2025. Ils devront donc passer de 20 à 40 milliards d’euros. « Les progrès accomplis dans la réalisation de cette promesse […] seront particulièrement importants pour les pays africains — en première ligne face aux évènements climatiques extrêmes — et pèseront lourdement sur le succès de la COP27 », analyse l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). La question de l’évaluation de l’efficacité des mesures mises en place sera aussi discutée.

La réduction des émissions de gaz à effet de serre

Le Pacte de Glasgow a laissé une année supplémentaire aux États pour rehausser leurs engagements. Seuls vingt-quatre pays l’ont fait. Un rapport de l’ONU dénonce l’inertie des pays du G20 (dont la France), qui ne pourront pas « être en mesure de tenir [leurs] promesses pour 2030 sans une action renforcée ».

Le marché du carbone

L’échec à mobiliser annuellement 100 milliards de dollars pour les pays émergents est en partie lié à la faible implication du secteur privé (une quinzaine de milliards seulement). Un marché du carbone réellement opérationnel pourrait changer la donne. Concrètement, ce marché doit permettre l’échange de « crédits carbone » entre deux États ou entre un État et une entreprise pour compenser des émissions trop importantes. La COP26 avait abouti sur la définition des crédits carbone. L’évaluation des projets ouvrant droit à la compensation carbone doit être finement débattue. L’ONG CCFD-Terres solidaires a prévenu que certains projets pourraient être dangereux pour les droits humains.

La biodiversité

La COP27 pour le climat précède la COP15 sur la biodiversité de Montréal, qui aura lieu en décembre. Celle-ci doit aboutir à un accord majeur, « comme celui de Paris, pour le climat », analyse Pierre Cannet, directeur du plaidoyer de WWF. Les discussions pré COP15 porteront notamment sur les initiatives lancées à Glasgow pour protéger la forêt amazonienne.

Les énergies fossiles

Les pays rediscuteront de l’ambition avancée lors de la précédente édition de sortir du charbon. Une position que poussera la France. À Glasgow, l’Afrique du Sud et l’Allemagne avaient signé un partenariat afin de mobiliser 8,5 milliards de dollars pour aider le pays africain à sortir du charbon et développer les énergies renouvelables. Des partenariats pourraient être proposés à l’Indonésie, l’Inde ou le Vietnam, qui utilisent encore largement le charbon. L’avancée sur l’engagement de Glasgow de réduire les émissions de méthane de 30 % sera aussi analysée.

Agriculture

Deux visions s’affrontent, notamment depuis la COP23 : l’agroécologie et l’agriculture « climato-intelligente » adaptée aux grandes monocultures. Ces discussions techniques non décisives devaient s’achever à Glasgow en 2021 mais les Parties ont décidé de reculer d’un an leur échéance.

Bilan mondial

Un bilan mondial sera réalisé pour la COP28. Il doit permettre d’identifier les progrès et les retards climatiques de chaque État et leur donner des solutions concrètes grâce à un partage d’expériences. La COP27 est l’occasion d’un tel partage.

Activités menées dans les pavillons events

Les journées de mardi, 9 et mercredi 10 novembre 2022, ont été marquées par les évènements parallèles organisés suivants :

  • Sommet des leaders sur la mise en œuvre de la feuille de route de la finance climatique par les trois commissions climatiques en Afrique organisé par le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo ;
  • Programme pour le renforcement et la sécurisation des droits à la tenure forestière des populations autochtones et des communautés locales d’Afrique centrale : Susciter l’intérêt des bailleurs pour leur mobilisation, organisé par le REPALEAC ;
  • Lutte contre la déforestation, quelles sont les implications de la proposition de règlement de l’Union européenne sur la déforestation importée pour les pays du bassin du Congo : Améliorer la compréhension des parties prenantes, en particulier des gouvernements des pays du bassin du Congo du règlement de l’Union Européennes sur la déforestation importée. Permettre un échange de vues sur les opportunités et défis du règlement pour la sous-région, organisé conjointement par la COMIFAC, le CIRAD, le CIFOR et le PFBC en partenariat avec l’African Community Rights Network (ACRN).

Par ailleurs, le Pavillon CEEAC-COMIFAC a eu l’honneur de recevoir les 8 et 9 novembre 2022, les visites des personnalités suivantes :

  • Le Ministre des Forêts et de la Faune du Cameroun et Président en exercice de la COMIFAC, M. Jules Doret NDONGO ;
  • Le Chef de l’Etat de la République Centrafricaine : S.E. M. Faustin Archange TOUADERA
  • Le Chef de l’Etat de la République du Sénégal et Président en exercice de l’Union Africaine, S.E. M. Macky Sall;
  • Le Ministre des Affaires Etrangères de l’Egypte, M. Sameh SHOUKRY ;
  • La Ministre de l’Economie Forestière de la République du Congo, Mme Rosalie MATONDO ;
  • Le Premier Ministre de la République Démocratique du Congo, M. Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge;
  • La Ministre de l’Environnement du Rwanda : me Jeanne d’Arc Mujawamariya
  • Le Nouveau Facilitateur de la République Française du PFBC : S.E. M. Christophe Guihou, Ancien Ambassadeur de la France au Cameroun.

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