Éléphant : plus grand mammifère terrestre
Environ 55 éléphants sont tués chaque jour, notamment pour leur ivoire. Les populations déclinent à cause du braconnage et de la destruction de leur habitat. Après 66 millions d’années passées sur Terre, l’éléphant serait-il condamné à une extinction imminente ?
Des 300 espèces qui ont existé, il n’en reste aujourd’hui que deux : l’éléphant d’Afrique et l’éléphant d’Asie… Toutes deux sont menacées.
Dotés d’une trompe caractéristique utilisée pour attraper des objets, ingérer de l’eau et de la nourriture mais aussi pour saluer, caresser et menacer, les éléphants sont les plus gros animaux terrestres actuels. Toutefois, les pachydermes sont aussi connus pour leur mémoire et leur intelligence. Dans la culture asiatique, ils sont un symbole de sagesse.
Les éléphants sont les plus grands animaux terrestres au monde. Avec un poids allant jusqu’à 6 tonnes, l’éléphant d’Afrique est le plus imposant tandis que l’éléphant d’Asie, plus petit, peut peser jusqu’à 5 tonnes.
Leur trompe, une extension de leur lèvre supérieure et de leur nez, est utilisée pour communiquer et attraper divers objets, au-delà de leur permettre de s’abreuver et de s’alimenter.
L’autre caractéristique notable des éléphants se situe au niveau de leurs larges oreilles qui, en plus de leur fonction auditive, permettent de refroidir le corps.
Quant aux défenses, larges incisives modifiées se développant tout au long de la vie de l’éléphant, elles sont utilisées pour se battre, creuser, se nourrir ou bien se repérer. Hélas, celles-ci attirent la convoitise des braconniers pour alimenter un insatiable appétit d’ivoire causant la mort de 20 000 à 30 000 éléphants chaque année…
Les populations d’éléphants ont chuté dramatiquement aux 19ème et 20ème siècles. Sur le continent africain, l’espèce compte aujourd’hui environ 415 000 individus (contre 3 à 5 millions au début du 20ème siècle). Quant à l’éléphant d’Asie, il est inscrit sur la liste rouge des espèces en danger d’extinction de l’UICN, ses effectifs ayant diminué d’au moins 50% au cours des trois dernières générations. Aujourd’hui, il en resterait moins de 50 000 à l’état sauvage.
Les menaces qui pèsent sur l’éléphant
- Destruction de son habitat : depuis 1979, 50 % de l’habitat de l’éléphant d’Afrique et 85 % de l’éléphant d’Asie ont été réduits à néant.
- Conflits avec les humains : les agriculteurs tuent régulièrement des éléphants pour protéger leur famille et leurs revenus. En effet, dû à la diminution de leur habitat, les éléphants ont tendance à sortir de leur territoire. Ils arrivent alors dans les villes où ils piétinent les cultures, causent des pertes de revenus, de nourriture et même de vies.
- Braconnage et commerce illégal : un éléphant est braconné toutes les 25 minutes environ, que ce soit pour ses défenses, sa viande ou sa peau. 90 % de la population d’éléphants d’Afrique a été détruite en à peine un siècle.
En Afrique, la recrudescence du braconnage au cours de ces dernières années a entraîné un déclin des populations d’éléphants de forêts (-60 % en 10 ans dans le bassin du Congo) et de certaines populations de savanes (-50 % en 5 ans en Tanzanie et au Mozambique par exemple). Sur l’ensemble du continent africain, 60 % des décès d’éléphants constatés sont dus au braconnage, un peu moins en Afrique du Sud et de l’Est, quoiqu’une recrudescence des actes criminels ait été signalée, y compris dans l’enceinte même du prestigieux parc Krüger en Afrique du Sud. Le nombre d’éléphants abattus dans le Parc national Kruger, étant passé de 46 à 67 individus entre 2016 et 2017. Ce grand braconnage est le fait de bandes organisées et lourdement armées.
Cette criminalité transnationale a aussi de larges ramifications. Le degré et l’étendue de la violence perpétrée par les braconniers et les trafiquants sur les espèces sauvages en général, et les éléphants en particulier, menacent la paix, la sécurité, l’état de droit et les conditions de vie des populations. Les groupes criminels organisés sont non seulement impliqués dans le trafic d’espèces sauvages, mais aussi dans d’autres trafics (d’armes par exemple) et engagés dans la fraude, l’évasion fiscale, l’extorsion, la corruption et le blanchiment d’argent. La nature organisée des syndicats criminels impliqués dans les crimes sur ces espèces sauvages sape le développement économique, social et politique. On estime ainsi à 25 millions de dollars les pertes de revenus touristiques causées chaque année en Afrique par le braconnage de l’éléphant.
Que fait la COMIFAC pour les éléphants ?
Les problèmes rencontrés par les éléphants en Afrique centrale sont variés et complexes. La COMIFAC et ses partenaires travaillent à la conservation des éléphants dans la sous-région à travers divers programmes : (i) en aidant des gouvernements des États de l’aire de répartition à produire des stratégies nationales et sous régionales de conservation des éléphants, (ii) en améliorant la gestion et la protection des éléphants – en fournissant des équipements et des formations aux équipes de lutte anti-braconnage, en améliorant la gestion des aires protégées existantes et en promouvant la création de nouvelles, développant des systèmes de gestion communautaire des espèces sauvages qui contribuent à la conservation des éléphants en apportant des avantages aux populations locales, et en déterminant la taille des populations d’éléphants., (iii) en promouvant la réduction du commerce illégal (iii) contribuant à l’atténuation des conflits hommes-éléphants – en formant les gestionnaires de la faune et de la flore sauvages et les communautés locales à l’utilisation d’outils efficaces et en affinant les méthodes actuelles basées sur ce qui marche le mieux dans des situations spécifiques.
Source: WWF