Le COVID-19 ne doit pas détourner l’UE et ses partenaires des résultats acquis dans le commerce légal du bois –CIFOR

Ces 15 dernières années, l’Union européenne (UE) et les pays producteurs de bois tropical ont élaboré des mécanismes de collaboration innovants pour lutter contre l’abattage et le commerce de bois illicites, et garantir que le bois importé par l’UE est issu de sources légales vérifiées. La nature du problème est complexe, les solutions doivent être négociées, testées, contrôlées, améliorées, puis négociées à nouveau, au gré des changements de priorité politiques qui s’opèrent au fil du temps.

 

Nonobstant une progression pas toujours linéaire, nombre des observateurs de la première heure partagerons l’opinion que les progrès dans cette collaboration ont été continus.

Aujourd’hui, la pandémie du coronavirus malmène l’économie mondiale et les gouvernements sont tentés de relâcher leurs efforts. Mais ce serait une erreur.

Loin de doper le commerce, diminuer les efforts déployés pour garantir la légalité du bois ne ferait qu’ébranler la confiance chèrement acquise auprès des investisseurs et consommateurs européens qui réclament une utilisation responsable des ressources – une tendance qui sera certainement renforcée avec l’application du Pacte vert pour l’Europe et la Stratégie de l’UE récemment publiée en matière de biodiversité à l’horizon 2030.

Dernièrement, par exemple, l’Indonésie a d’abord pris, puis est revenue, sur la décision de supprimer l’obligation de certification pour les exportateurs de bois, ceci dans l’optique d’atténuer l’impact économique du COVID-19. Ce pays est le premier partenaire de l’UE à s’être totalement conformé aux normes relevant du commerce légal du bois, et après des années de coopération, cette décision a provoqué la stupeur.

L’Indonésie donne ici la mesure de l’importance, et de la fragilité, de la confiance dans la légalité des exportations de bois, à l’échelle mondiale. Au début du siècle, on estimait que 70 % de la production de bois de l’archipel provenait d’abattages illicites. Actuellement, environ la moitié des plantations de bois et des concessions de forêts naturelles sont des sources légales vérifiées. Une étude récente révèle qu’au moins une partie des résultats obtenus sont attribuables à l’Accord de partenariat volontaire (APV) que le pays a négocié et signé avec l’UE, puis mis en œuvre dans le cadre du Plan d’action FLEGT (acronyme anglais pour Applications des règlementations forestières, Gouvernance et Échanges commerciaux) la stratégie de l’UE pour lutter contre l’exploitation forestière illégale.

Les APV ne se négocient, ni ne s’appliquent, facilement. Ils sont perfectibles et leur pertinence doit être interrogée en permanence au travers de discussions constructives entre l’UE et les pays partenaires, mais ils ont également démontré leur capacité à renforcer l’engagement des pays en faveur d’une gestion et d’une gouvernance durables des forêts par la filière bois.

Des études qui viennent d’être publiées, sur l’impact de ces accords permettent de faire un tour d’horizon des avancements à ce jour et de définir la marche à suivre.

Les recherches menées au Cameroun, au Ghana et en Indonésie par le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) et Aide à la décision économique (ADE), et financées par le programme UE-FAO-FLEGT, révèlent que les mécanismes APV mis en place dans ces pays contribuent à faire reculer les taux d’abattage illégal, en particulier au niveau du bois d’œuvre destiné aux marchés d’exportation.

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