Retour sur la participation de la COMIFAC au 15ème congrès forestier mondial

Réunie sous le thème “Construire un avenir vert, sain et résilient avec les forêts”, la quinzième réunion du Congrès forestier mondial (XVe CFM) s’est attelée à définir le rôle des forêts dans le Programme  de développement durable à l’horizon 2030 et dans d’autres accords majeurs, notamment les objectifs forestiers mondiaux, l’Accord de Paris sur le changement climatique et le contexte mondial de la biodiversité post-2020. Au cours de cette réunion de cinq jours, les participants ont abordé une grande variété de thèmes, notamment : la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes ; les forêts pour un monde sain, prospère et pacifique ; et les chemins durables pour construire un avenir vert, sain et résilient.

 Outre l’équipe du Secrétariat Exécutif de la COMIFAC, la sous-région a été représentée par des délégations de sept pays membres (Angola, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée-Equatoriale, Sao Tomé et Principe et la RDC) conduite respectivement par leurs excellences, Monsieur le Ministre en charge des forêts et de l’Environnement du Gabon, Madame le Ministre en charge des Forêts de la République du Congo, Madame le Ministre en charge des forêts de la Guinée-Equatoriale et le Secrétaire Général du Ministère en charge de l’Environnement de la RDC, représentant la Vice Premier Ministre de l’Environnement. En plus des représentants politiques de ces pays et de leurs experts, nous avons enregistré la présence de la société civile et de certains partenaires de la COMIFAC, à l’instar du CIFOR, le PFBC, CAFI, WWF, UICN.

En marge du congrès, les Ministres en charge des forêts ont participé à différentes sessions de haut niveau et aux sessions parallèles. Ils ont aussi eu des rencontres bilatérales et multilatérales avec des autorités coréennes et des partenaires comme la FAO.

Nous vous proposons ici un aperçu quelques temps forts de ce Congrès pour l’Afrique centrale.

Le Ministre camerounais des forêts et de la faune Jules Doret Ndongo et président en exercice du conseil des ministres de la COMIFAC a lors de ses différentes prises de parole plaidé d’une part pour une valorisation du riche potentiel des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale eu égard aux nombreux bénéfices qu’ils apportent aux populations environnantes et d’autre part pour un accroissement des financements en faveur de la sous-région dont les forêts sont le deuxième poumon de la planète et le dernier rempart de l’humanité.

Madame Rosalie Matondo, ministre de l’économie forestière de la République du Congo, a déclaré que les pays du bassin du Congo avaient décidé de ne plus exporter de bois et de le transformer localement. En réponse à une question du modérateur sur l’interdiction des bois tropicaux pour la construction du Village Olympique des JO Paris 2024, Madame la Ministre a souligné que les produits bois du Bassin du Congo proviennent de la gestion durable et non de l’exploitation forestière illégale et a exprimé sa frustration face au manque de raisons derrière ces politiques.  Elle a également souligné les efforts de reboisement, l’expansion des zones de conservation et les efforts législatifs pour préserver les forêts. Rosalie Matondo a noté le manque de financement pour la région du bassin du Congo et a appelé à un mécanisme financier plus ciblé, adapté et transparent.

Notant que le Gabon est un pays à bilan carbone positif, le Professeur Lee White, ministre des Eaux et Forêts, de la Mer et de l’Environnement du Gabon, a déclaré que le programme REDD+ ne peut pas générer suffisamment d’emplois et que, compte tenu de l’impact énorme que la déforestation du bassin du Congo aurait dans le monde entier et des besoins de subsistance des populations de la région, la survie des forêts ne peut pas uniquement gager sur les contributions volontaires des pays développés. Lee White a souligné que la solution à la dépendance pétrolière du Gabon et à sa jeune population réside dans la GDF et dans l’optimisation de la valeur ajoutée des produits bois, en soulignant la création d’emplois dans les centres de transformation du bois périurbains. Il a enfin mis en avant la nécessité de certifier les pratiques socialement responsables, neutres sur le plan climatique et respectueuses de la biodiversité.

Au cours des differentes sessions sur le bois, les participants ont convenu que la production durable atténue le changement climatique et offre des solutions dans l’ensemble des chaînes de valeur, et que le développement des bioéconomies en utilisant du bois durable pourrait remplacer les secteurs à forte intensité de carbone. Les participants ont notamment appelé à l’inclusion de solutions durables à base de bois dans les contributions déterminées au niveau national (NDCs) d’ici 2030.

Le résumé du rapport LES FORETS DU BASSIN DU CONGO – ETAT DES FORETS 2021 de l’OFAC a été présenté au XVème Congrès Forestier Mondial à Séoul. 
 Ce rapport est le septième de la série publiée depuis 2005. Le rapport précédent a été publié en 2015 lors de la quinzième Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) tenue à Paris.

L’Afrique Centrale a été honorée au XVème Congrès avec la distinction du Prix International Wangari Maathai « Champions de la cause des forêts » 2022 décernée à Mme Cécile NDJEBET, originaire du Cameroun, pour son exceptionnelle contribution et son énergie pendant trente années à la conservation des forêts et à l’amélioration de la vie des populations qui en dépendent. Ce prix a été remis par Mme Maria Helena SEMEDO, Directrice générale adjointe de la FAO et du Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF), au cours d’une cérémonie tenue le 5 mai 2022.

Nous relayons en outre l’appel ministériel sur le bois issu de forêts gérées durablement, téléchargeable ici.

Les rapports du Congrès sont consultables ici.

Add Comment

Newsletter

Contact

BP: 20818 Yaoundé Cameroun
Tél: +237 222 20 56 51(52)
Fax: +237 222 20 56 52
Horaires: 8h à 16h du lundi à vendredi

COMIFAC © 2024. All Rights Reserved.

to top